So-So : A Lambda Story

Qu'on se le dise : Solo A Star Wars Story est un film divertissant qui vous extirpera du tumulte de votre vie quotidienne en l'espace de 2h15. Ce n'est pas si mal pour un projet plombé par d'aussi gros problèmes de production.

Contrairement à ce que vendaient les affiches, la photographie est assez sombre, mais propre, avec des effets spéciaux honnêtes. Le bestiaire non-humanoïde et les costumes très travaillés sont un véritable plus qui participent à l'immersion dans l'univers Star Wars. Hélas, on ne pourra pas en dire autant des planètes qui rappellent trop notre bonne vieille Terre.

Bien que la musique fasse son job, je suis incapable de fredonner un nouveau thème marquant, ce qui est navrant quand on sait la place que tient la BO dans le saga.

Le scénario est prévisible à souhait, malgré les retournements de situations à la toute fin que l'on aura déjà vu maintes fois dans les films du même genre.

L'humour reste bien dosé, malgré quelques réminiscences de chez Marvel. Le droïde L3-37 est tout aussi agaçant que Jar Jar Binks, mais au moins, ce dernier faisait rire les enfants. Son attitude SJW fait hélas plus de mal que de bien à la gente féminine.

Le méchant principal dégage un certain charisme mais ne fait pas peser une véritable menace sur les héros. Les acteurs livrent des performances correctes, même Alden Ehrenreich à qui on ne pouvait demander de copier à l'identique le monumental Harrison Ford. La dissonance entre les deux versions de Han Solo tient plutôt à l'écriture du personnage : le jeune Solo ressemble plus à celui du VI que du IV. D'une manière générale, on regrettera le sous-développement des personnages au profit de l'action pure et dure, marque de fabrique des blockbusters modernes.

Fan-service oblige, le film s'attache à expliquer les moindres détails appris sur Han Solo dans la trilogie originale, au risque de déconstruire le mythe forgé par notre imaginaire.

Seule grande surprise, un personnage bien connu de la saga refait surface uniquement pour teaser une éventuelle suite, conditionnée par le succès peu probable de ce film aussi lambda qu'une navette impériale.