Pensées
Blaise Pascal émettait l’idée que le malheur de l’Homme était de ne pas pouvoir « demeurer en repos dans sa chambre ». Le fait que l’Homme soit en perpétuel mouvement, dans une quête absolue du...
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le 19 juin 2017
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Souvent tu lis des textes, puis ta réponse nait quelque part comme une herbe folle dans un terreau de haine.
Bon la haine c'est violent, c'est pas reluisant, c'est agressif. On pourrait croire que ça t'étoufferai la verdure, mais c'est tout le contraire, le chienlit ça pousse vite et ça prend racine n'importe où.
Mais Kensh' franchement t'es maso quelque part, tu savais bien que t'aimes pas les derniers films de Malick. T'y es allé pour quoi ? Cracher dessus pour le plaisir ?
Mais non, j'ai tellement dormi devant les derniers Malick, à l'aise dans mon fauteuil rouge sang que je me suis dis que quand même, il fallait que j'aille vérifier si j'étais aussi hermétique aux derniers travaux de Malick qu'une boîte Tupperware ©.
Je m'étais convaincu que je finirais par rentrer dedans.
Que veux-tu j'ai l'esprit aventurier, il aime se frotter à ses certitudes et tenter de les ébranler. En plus ce connard est accompagné d'une carte Pathé, pass intégral duo. Bon quand tu paies un forfait pour aller au cinéma, autant aller ébranler tes certitudes.
Ça fait deux fois que j'écris ébranler, je suis quasi certain que t'attends une vanne sexuelle, ce serait un truc très casual pour un texte de Kenshin.
Non.
J'ai beaucoup de peine au final. Figure-toi que le film commençait, ou plutôt que les producteurs du film défilaient à l'écran, je cochais mes listes discretos, écran en mode faible luminosité. Le vieux à deux sièges de moi dans mon rang, soucieux de ne pas me rendre colère, ou simplement poli, me demande gentiment si je compte garder mon portable allumé pendant tout le film.
J'ai répondu poliment que non, jamais.
C'est vrai quoi, la politesse appelle la politesse. Le respect…. Roh on s'en fout.
J'ai mal au cœur de toute façon, je n'arrive pas à me résoudre à avoir perdu. Ça tombe comme un cheveu sur la soupe cette douleur, ça remonte quand j'ai plus envie de lutter. Quand je me laisse aller à être un ouin ouin. Je sais bien que j'ai perdu, je sais bien que je ne peux pas gagner sans tricher, sans renier cette ligne de conduite que je m'impose.
Putain tu vois, ça fleurit ici aussi. Ça pousse dans la peur aussi. Dans la faiblesse. Je tends une main, rien ne l'effleure. Rien ne viendra à sa rencontre. Elle restera là, dans le vent.
Oh que j'aimerais courir après toi autour d'une flaque d'eau en haut d'immense rochers, le soleil couchant, nos corps se touchant.
Je t'avais perdue, souviens toi, nous n'étions rien.
Nous serions allongés, mes doigts dans ta bouche, tu les mordrais. Je t'immobiliserais, te ferais taire. Coincerais tes poignets l'un contre l'autre, du chanvre. Nous lier.
Ô. Que cette douleur que je t'inflige, te libère, ce lien, c'est ce que je te donne, quand tu te donnes à moi, je décide plus tard de me donner à toi, prends moi alors. Inflige à mes côtes la douleur qui leur est dûe
Nous contemplerions la pluie qui rebondit dans une flaque d'eau, /\ je caresserai ton petit ventre plat avec ma grande main, mes 5 doigts.\/
Ô ¤caches-toi dans les rideaux, sautons sur le lit de l'hôtel¤. Je t'aime, j'en ris, j'en pleure. J'écrirais un court métrage foireux, et quand tu me surprendrais avec une autre, oui c'est bien ce que tu crois, nous avons promis de ne pas nous mentir, /\tu brulerais mon script.\/
_ J'irais voir si vivre d'un vrai métier, manuel, sueur et poussière dans la gueule._
//\Nous nous rencontrerions plus tard dans nos vies. Je croirais t'avoir perdu, tu prétendras ne pas me connaitre\//. §Un renouveau, tabula rasa.§ /\Je jouerais ton jeu.\/
¤Tu serais toi et une autre à la foi.¤
Celle à qui je sacrifierais des pastèques sur l'autel de ce nouvel amour, celle que je prendrais sans ménagement, ¤quand dans l'intimité intime nos vieux démons ressurgiraient, dans la chambre¤, le chanvre. Tisse. Tisse. Tisse. Nœud.
ext. - nature - couché de soleilvoix off mâle
/\ int. - salon / maison de luxe - crépuscule / matin\/
_ ext - chantier - plein soleil _
//\ ext - jardin maison de luxe - fin de journée \//
§ contre plongée vers le soleil à travers les arbres §
< ext - en voiture - jour >
¤ int - chambre à coucher - matin ¤
J'avais lu dans so film (exactement : Julien REJL (2013), « Malick est-il une guimauve ? », So Film n° 8, mars, pp. 54-57.) que Malick allait nous livrer sa vie dans ces prochains films.
Ce qui fait que depuis to the wonder, je cherche. Je cherche quel personnage est ce que Terrence aurait vécu. Qui est-il, où se cache-t-il ?
Dans ce producteur qui exploite ses musiciens, qui est un peu comme ce Fassbender de Shame, autre film profond sur le malaise d'un pauvre riche qui n'arrive même plus à s'exciter qu'en allant toujours plus loin dans une sorte d'autodestruction sexuelle.
Est-il Ryan Gosling, éprit de brune, s'échouant avec une riche blonde. Clairement pas pour lui elle a dit maman.
Et ces trois frères, ont-ils surgit de the Tree of Life ?
Terrence, aimes-tu les rideaux? Aimes-tu les rousses sexy ? As-tu remarqué à quel point tu n'arrives pas, jamais, à coller de la musique moderne comme Die Antwoord avec autant de réussite que lorsque tu convoques tes sempiternels airs de musique classique.
J'ai reconnu Saint Saëns, le carnaval des animaux, mais je ne saurais pas dire quelle partie. J'ai cru la marche du lion, mais j'ai dû me tromper. J'ai pas reconnu Arvo Pärt par contre.
Bien entendu, y'avait pas d'arbre, mais t'as bien convoqué le ciel autant que faire se peut. Tu nous a collé un petit moment religion, moins chiant et moins redondant que dans To the Wonder, j'avoue, j'apprécie.
Mais vois-tu Terrence, j'pensais avoir passé 1h30 devant ton film et en fait ça ne faisait que cinquante minutes que j'étais là. Je pensais que j'avais réussi à rentrer de nouveau dans une de tes œuvres. Je m'étais lourdement trompé. Plus rien ne m'a touché pendant le reste du film.
J'étais imperméable.
À tout.
Je me suis dit, en quittant la salle, que si je m'étais assoupi t'aurais eu 2 ou 3 comme les dernières fois, mais là, je suis resté éveillé au moins 98.5% du métrage, et le bilan est pas lourd mon cher Terrence.
Tu m'as tellement ennuyé. La temporalité de ton film semble subir des distorsions sévères. Tu filme toujours aussi bien, mais c'est bien beau, mais quel récit me livres-tu, qu'en retirerais-je ? Qu'ai-je envie de comprendre. Jusqu'où ai-je envie de me plonger dans ce récit ou tu tentes de me noyer. Où les voix off submergent tes images, et telles tes mains, fortes, nous maintiennent en dessous du niveau de l'eau.
Je suffoque, j'étouffe, cloitré dans ton univers. Univers qui ne tourne pas rond, antihoraire à mes repères.
J'ai donné mon consentement, c'est l'essentiel. Je suis venu, je suis resté alerte. Puis j'ai baissé les bras. Je n'ai pas lutté. Je me suis allongé sur le bord de la piscine, tu sais, celui où il y a un peu d'eau, qui est un peu large. J'ai attendu là, après avoir bu du champagne rehaussé d'un peu de médicament, je suppose? J'ai attendu la poésie, l'émerveillement, le réconfort de la familiarité.
Je suis mort en attendant. Le mal-être qui m'habitait, le décès de mon père, l'état de ma mère, la façon dont tu m'avais traité, tout ça tourbillonnait si fort, j'ai eu des vertiges, j'ai préféré laisser la nuit recouvrir mon corps, s'immiscer jusqu'à éteindre cette petit lumière au bout du tunnel.
Et comme Cook, tu m'as découvert trop tard, gisant là. Inerte et froid comme Rhonda.
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le 10 nov. 2024
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