« J’en attendais rien et j’ai quand même été déçu ».
(Moi qui m’autocite de ma liste de films 2022 (1))


C’est un hérisson bleu et un renard à deux queues qui sont dans un bateau.
Les deux tombent à l’eau et se noient (comme dans les jeux vidéos cultes : en faisant « Uh UAP ! »), que reste-t-il ?
Ben… Pas grand-chose.


Et ce n’était pourtant pas faute d’échapper volontairement à la VF avec Malik Benthala qui m’aurait encore plus gavé. Apparemment côté doublage anglo-saxon, y’avait Idris Elba en Knuckles. Ben, ça m’a fait ni chaud, ni froid, comme on dit ma bonne dame.


Le premier film avait été une petite surprise imprévue : On en attendait rien, on se préparait même au pire. Un peu comme avec le film sur Pikachu. Et finalement quelque part on en a eu le meilleur (un peu comme le film avec Pikachu, bis)… Ce qui se confirme justement ici avec ce second volet haha.


Rappelez-vous. L’arrivée de Sonic dans le monde des humains le présentait comme une espèce d’ado suractif (ce qu’il est en quelque sorte si l’on se réfère à l’image que SEGA en a toujours donné dans les campagnes de pub des années 90 en opposition volontaire à Nintendo, plus rassurant, plus dans une politique familiale) qui ne demandait qu’à s’améliorer, grandir, pendre des responsabilités.


Le second film nous présente d’emblée zéro évolution. Pire, Sonic est passé de gentiment exaspérant par moment à insupportable tout le long.
Et en général par expérience de cinéphile quand ton film commence avec des blagues à base de pets c’est que le niveau scénaristique avoisine le sillon rectal (ce qui ma fois n’est guère étonnant).


Alors on passera sur certaines séquences complètement cringes que tout le monde a relevé comme la dance party en Sibérie (Dude, really ?) presque pompée sur une dance-party du premier film que j’avais réussi à oublier. On essaiera aussi d’oublier tout ce vrai-faux mariage débile et toutes les scènes qui lui sont accolées et qui semblaient venir d’un film d’Eddie Murphy dernière période (plus Norbit que Le flic de Beverly Hills donc hélas). Comme sur Venom 2 qui contenait pourtant sa séquence de gênance ultime, avec mon pote on était pas très bien là.


Le film s’adresse encore plus que le premier, aux enfants on avait compris mais quand même, fallait-il faire une histoire aussi prévisible tout le long ? On nous montre en gros que ce qui compte avant tout et que ce qui est le plus beau dans l’univers c’est



L’A-MI-TIÉ.



Et ça c’est bôôô.
L’amitié de Sonic avec Tails, plus proche d’une relation grand frère-petit frère. L’amitié entre Robotnik et son acolyte l’agent Stone (Lee Majdoub… Que j’avais confondu avec Riz Ahmed comme beaucoup de gens je pense), très proche d’une belle romance gay, pardon bromance, euh workmance vu que c’est son patron.


Sinon on essaie de raccrocher vaguement les morceaux à l’univers des jeux vidéos dont il est issu avec des gros doigts et au scotch et ce, sans dépasser jamais le clin d’œil banal.


Le thème de Green Hills (2) entendu à la fin du premier film dans une courte scène au piano presque magique (3) ne s’entend plus ici que dans un court gimmick de sonnerie de téléphone. A la différence d’une adaptation de Silent Hill qui reprend avec respect le matériau musical d’Akira Yamaoka crée pour les jeux, ici bof, pas de reprise, pas de réadaptation, rien.


Sonic qui manque de se noyer pour le voir aspirer une bulle d’oxygène pour faire écho aux scènes de noyade des jeux vidéos qui semble complètement gratuit pour le fan. La base secrète de Robotnik qui est un robot gigantesque qui est un raccourci exaspérant des boss finaux de Sonic 2 le jeu (4)… Mais en plus moche.


Quid du Sonic d’acier, on passe directement au personnage de Shadow (un hérisson noir) dans les toutes dernières minutes pré-générique pour tacler un futur Sonic 3 en film (dans la saga de jeux vidéos, le personnage n'apparaît que bien tard... Dans les nouveaux jeux sur les consoles next-gen peut-on dire). Et puis sérieux, tu as l’opportunité de détruire le monde et en fait tu fais ta petite tambouille de gros méchant pwët-pwët dans ton coin paumé d’Amérique dans la petite ville du hérisson pour gentiment rien trop détruire du paysage hein.


Quand à Sonic qui devient surpuissant et doré en empochant toutes les émeraudes comme dans le jeu, c’est traité comme le reste du film, un peu par-dessus la jambe : ne pas trop en faire ni en dessous ni au dessus. L’opportunité d’exploser le cadre du film à ce moment (en mettant je sais pas moi, le thème musical du Sonic d’Or de megadrive dans une version arrangée et monstrueuse pour l’écran ? En enchaînant des combats dantesques avec une prise de risque qui ferait frissonner le spectateur ? (5)) n’arrive en fait jamais : Sonic 2 est un film qui ne voit jamais plus loin que la lorgnette étant donné qu’il ne se donne au fond aucune ambition dès le départ.


Pire, en faisant même référence au dessin animé adapté du jeu (l’amour de Sonic pour les hot-dogs, truc que déjà môme je comprenais pas des masses mais qui passait à peu près dans le premier film) et en le plaçant dans son final pile après un moment important (Sonic est devenu tout puissant), le film décrédibilise le peu de sérieux qu’il pourrait avoir tout en restant le cul entre deux chaises (voire trois si on compte la chaise de ceux et celles qui n’ont jamais joué aux jeux vidéos ni même vu le dessin animé, ce qui fait une chaise énorme et donc un éclatement fessier important non remboursé par la sécu).


Bref, un film pépère qui se repose sur les lauriers de son prédécesseur en somme.
Le comble pour son protagoniste surexcité, tout sauf pépère justement.


.


.


(1) https://www.senscritique.com/liste/top_films_cine_2022/3235468
(2) Le thème du premier niveau du premier jeu sur megadrive : https://www.youtube.com/watch?v=G-i8HYi1QH0
(3) Je vous en fait également profiter : https://www.youtube.com/watch?v=tJyNh4iTKS4
(4) Dans les derniers niveaux de Sonic 2 sur console megadrive, Sonic doit affronter une première fois Robotnik à bord d’un gigantesque avion, mix entre la légendaire « Oie de Sapin » d’Howard Hugues, alias le Hugues H-4 Hercules et un B-17 surdimensionné aux stéroïdes. A la fin le bougre réussit à s’échapper à bord d’un avion expérimental d’où Sonic se raccroche in-extrémis. Coup de théâtre, on arrivait dans un niveau final dans une base spatiale (très proche de l’Etoile Noire de La guerre des étoiles) pour affronter coup sur coup une version de métal de Sonic puis Robotnik dans un robot géant à son effigie.
(5) A la toute fin du premier film, les potes à Sonic étaient éjectés du haut d’un building tandis que ce dernier les sauvait tout en esquivant une armada de missiles.

Nio_Lynes
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top films ciné 2022

Créée

le 26 avr. 2022

Critique lue 50 fois

2 j'aime

2 commentaires

Nio_Lynes

Écrit par

Critique lue 50 fois

2
2

D'autres avis sur Sonic 2, le film

Sonic 2, le film
LeTigre
7

Le hérisson héroïque, le renard futé et l'échidné vengeur !

Pour les besoins de cette critique, je vais devoir spoiler un peu. Si vous n'avez pas vu le film, ne lisez pas cette critique. Suite au succès du premier film, il était évident qu'un second opus...

le 6 avr. 2022

13 j'aime

9

Sonic 2, le film
DoctorGlitch
5

Imparfait mais utile

On va enfin parler de Sonic ! bon pas sous son meilleur mais hey soyons positif après tout. Parce que ouais le premier film pour moi c'était une mauvaise surprise ne voyant que le potentiel gâché...

le 25 mai 2022

9 j'aime

6

Sonic 2, le film
FloYuki
5

Quand Tails et Knuckles débarquent enfin. Une suite au même niveau que le 1er qui plaira aux fans.

Ma vidéo critique sur Sonic 2, le film Sonic le film est un long-métrage qui a divisé les foules. Et pourtant, la scène post-générique avec Tails avait réussi à susciter de l’intérêt pour aller voir...

le 4 avr. 2022

7 j'aime

11

Du même critique

Un grand voyage vers la nuit
Nio_Lynes
5

Demi voyage nocturne

C'est toujours frustrant de voir un film avec de grandes possibilités gâchées par plein de petites choses. Et en l'état, même s'il est rare que je me livre à l'exercice de la chronique négative, je...

le 20 févr. 2019

23 j'aime

6

Üdü Wüdü
Nio_Lynes
9

Cri barbare

Üdü Wüdü comme les deux albums qui suivent sont de nouvelles directions pour Magma qui cesse momentanément ses trilogies en cours. Le premier volet de Theusz Hamtaahk est par exemple fini dans son...

le 25 avr. 2017

21 j'aime

2

If I Could Only Remember My Name
Nio_Lynes
10

Musique au crépuscule

« Quelques jours après le début des répétitions, je passai par Novato pour rendre visite à David et Christine. Ils habitaient une grande maison de campagne avec Debbie Donovan et un certain...

le 28 août 2018

16 j'aime

24