Le conte est le meilleur moyen de communication à travers le monde

Des images de l’espace puis une plongée soudaine dans la guerre de Sécession, où l’on suit l’histoire d’un soldat sur le front à qui on a demandé de quitter son régiment pour une mission plus importante.
« Le cœur d’un homme peut s’éteindre quand la raison lui échappe »
Au milieu du fracas des explosions, il s’interroge sur la tendance des hommes à inventer toujours plus de moyens pour s’ôter la vie. Pourquoi vouloir enlever prématurément quelque chose qui n’est pas censé durer ? ». La réflexion est poétique, et n’est pas sans rappeler « la ligne rouge ». Comme le recueil dans la nature qui apporte sérénité, en apportant un sens qui échappe dans les barbaries de l’homme. La façon de filmer, avec des ralentis, donne un effet hypnotique, pour se détacher de l’horreur de la guerre comme pour mieux se rendre compte de son absurdité.
« C’est comme si l’homme possédait un rythme de destruction qui revenait par cycle »
(Citations de mémoires, mots exacts probablement différents)

Puis retour dans l’espace, où l’on suit l’astronaute Lee Miller à bord de la station spatiale internationale. Il remplit sa mission quand soudain il perd tout contact avec la Terre pour des raisons inexpliquées. Isolé, la solitude devient de plus en plus pesante.
«C’est grâce aux relations que l’homme peut garder le sens des réalités »
Les longs couloirs vides et aseptisés, le souffle des ventilateurs, fragiles supports de vie, la Terre proche mais pourtant inaccessible, justement peu à peu la raison lui échappe. Il se met à parler tout seul, à s’imaginer converser avec de belles femmes, à fantasmer sur son retour sur Terre, admirer les paysages et la chaleur du soleil, retrouver le cycle des saisons plutôt que cet environnement désespérément constant.
Il trouve le journal du soldat nordiste. Il ne le sait pas encore, mais son histoire fait écho avec la sienne, malgré le siècle qui les sépare.

Des interviews viennent se caler par intermittence, sans que l’on comprenne encore la raison de leur présence.
Après des années d’errance solitaire, Lee franchira la dernière étape de son voyage, au travers de ravissantes scènes oniriques. Une étape qui montrera l’importance des histoires, formidable vecteur à travers le temps et l’espace, la nécessité des relations humaines pour continuer à avancer, même si on a l’impression de ne plus contrôler notre vie.

L’image est belle, le rythme contemplatif et hypnotique, la musique d’Angel et airwaves envoutante. Pourtant le propos est assez confus et les explications pas très claires. C’est comme si le réalisateur voulait impérativement jouer dans le spiritualisme cosmique, mais sans forcément donner une justification aux images. D’où un petit côté tapageur, que l’on pourrait qualifier de prétentieux, peut-être non sans raison. Mais prétentieux ou pas, la réussite esthétique est bien présente.

« Space time : l’ultime odysse » est un film qui, s’il était plus connu, serait probablement accusé de plagiat de 2001, tant l’influence du film de Kubrick se fait ressentir. Il n’innove pas réellement, la profondeur de la réflexion n’égale pas la beauté des images, mais pour ceux qui y sont sensibles, il offre un beau voyage, simple mais enchanteur. La finalité échappe, mais après tout ne dit-on pas que le voyage compte plus que la destination ?
Enlak
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le 3 janv. 2015

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Enlak

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