Excellent "last chapter" de la saga version Raimi!
Dernier opus de cette première trilogie, Spider-Man 3 conserve nombre des qualités qui caractérisaient les deux premiers. Et ça, on le doit principalement à Sam Raimi, resté aux commandes de toute la saga. Celle-ci est donc parfaitement homogène et cohérente techniquement, chose plutôt rare dans les sagas à grand spectacle où les changements d'équipe détruisent souvent l'unité que devrait former l'ensemble.
Comme pour les deux premiers films, le rythme visuel est très bon, la qualité de la photographie également et les effets spéciaux sont saisissants. Ce film nous offre un regard plus sombre que les deux précédents: si naturellement l'arrivée de la "matière alien" Venom noircit Spidey et le rend méchant, elle ne se contente que d'intervenir à un moment où Peter est inconsciemment en prise avec la dualité de sa personne que le deuxième film avait commencé à aborder. À cet égard, Tobey Maguire développe avec aisance cette facette de son personnage, celle d'un homme grisé par la reconnaissance qu'on porte à son double et qui, ne sachant plus de Spidey ou de Peter lequel est l'alter-ego de l'autre, se noie dans l'avarice du pouvoir. De là naît un jeu savoureux et psychologique entre les trois compères Maguire/Dunst/Franco ; certes clichée, LA scène du film reste pour moi celle de "Dark" Peter dans le cabaret, faisant une danse méprisante, quasi sadique, à la pauvre M-J.
Cependant, le principal défaut du film est l'incertitude, à l'époque, d'un éventuel quatrième volet. Résultat: pour tenter de satisfaire les fans, Raimi a surchargé son récit d'un méchant de trop, Sand-Man, qui par sa présence, réduit le temps consacré à l'approfondissement de Dark Spidey/Peter et surtout d'Eddie Brock (le convainquant Topher Grace) qui devient le tant attendu Venom (très réussit visuellement, mais trop peu à l'écran)...
Voulant donc faire tenir dans un seul film des éléments qui en auraient nécessités deux, Raimi clôture cette trilogie sur une note nuancée.