Human graphic
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le 5 juin 2023
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Long-métrage d'animation de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin K. Thompson (2023)
bon. ok. alors...bon, comment on critique ça ?
C'est visuellement hallucinant. J'avoue, j'attendais que le générique de début finisse, et j'ai mis un moment à comprendre que ce n'était pas un générique de ouf, c'était le film, et que ça allait être de ce niveau tout du long (presque).
Techniquement, presque 40 ans de travail dans l'animation tradi et synthèse ne me permettent pas de décrypter comment c'est possible, ce traitement graphique ( à moins de mettre 12 ans à faire le film, dont 10 ans juste pour le rendu artistique...
Mystère.
Je soupçonne qu'une partie du traitement d'image est délégué à des programmes de filtres artistiques + ou - autonomes, sinon il faudrait des milliards d'esclaves - mais les interventions graphiques sont tellement judicieuses, arrivent à des moments tellement pertinents, qu'il a bien fallu que des humains prennent des décisions artistiques toutes les 4 secondes du film, au minimum, genre là à cet instant précis on veut cet effet, ces couleurs, cette rupture de style - non ?
C'est super bien rythmé sur la musique, tant qu'à faire (heureusement). Et assez changeant et intelligent pour ne pas lasser.
Voilà. Dans 10 ans on rira sans doute de notre ébahissement actuel, mais pour l'instant on est dans le WOW !
Comme précurseur du traitement visuel de ces 2 films, je ne vois que des clips musicaux et quelques pubs.
Bon, maintenant qu'on a dit tout le WOW qu'on pense de ce traitement, voyons le reste, quand même. En épluchant par couches successives ( ce film est un oignon, dirait notre ogre favori ) :
- sous le traitement graphique, l'animation. Visiblement de très grande qualité, mais pas révolutionnaire. Je soupçonne même que si on la voyait sans le brouillage permanent du traitement, on lui trouverait pas mal de défauts. Par exemple, les séquences familiales, moins perturbées visuellement, ne sont pas fabuleuses, animation presque vieillotte, pour moi. Mais bon, ça reste de la très bonne qualité - manque juste un style différent, qui aurait donné une identité spécifique cette animation - ce que font entièrement la mise en scène et le traitement graphique.
- la mise en scène est très bien : on comprend presque tout ( énorme prouesse, ici ), et on ne s'ennuie presque jamais. Et on est emporté, captivé et ému ( non, ce n'est pas du Piaf ).
- les décors n'en parlons pas trop, ils sont très beaux, mais un peu dans la limite des films de superhéros, donc pas très beaux en même temps. On sent que s'ils étaient REELLEMENT beaux, on ne reconnaîtrait plus l'univers superhéroïque et ce serait vu comme une faute de goût, sans doute. Un peu comme du Nutella qui serait REELLEMENT bon, ça frustrerait les afficionados. Donc ok, les décors font très bien le job, et avec ce traité graphique, ils sont souvent bluffants, en mode WOW ! Voilà.
- Les dialogues : souvent biens, avec cet humour spécial spiderman qui débarque même en plein milieu de l'émotion ou de l'action, mais sans désamorcer, heureusement. Les dialogues font le job, mais pas une seule réplique qui reste gravée dans ma mémoire, quand même.
- L'histoire : riche, complexe, prenante. Avec 2 points faibles :
le truc de STSLPQTATDLR (si tu sauves la personne que tu aimes tu détraqueras la réalité), on commence à en avoir fait un milliard de fois le tour dans les livres et les films, non ?
Sérieux, il va falloir édicter une loi spatiotemporelle pour interdire le recours à ce motif scénaristique ! Je signe la métapétition quand vous voulez.
Et: les relations familiales. C'est vachement convenu. Vu et revu, certifié conforme, tout en clichés, rien qui surprenne, rien qui détonne.
Désolé, la vraie vie dans une famille c'est souvent des surprises, des décalages, du non conventionnel. Pour tomber moi aussi dans un cliché, je dirais que ces scènes pourraient avoir été écrites par une IA bien dressée à qui on aurait donné d'abord le manuel en dix leçons des relations parents-ados. Dommage !
...et ce sont ces séquences qui déçoivent le plus à tous les niveaux : parents modélisés d'une façon ringarde ( vous allez dire : des parents c'est forcément ringard, ok mais on n'est pas obligé d'être ringard dans leur TRAITEMENT graphique et scénaristique ). Mention spéciale pour la maman, trop jeune ( elle semble avoir 5 ans de plus que son fils ! ), trop lisse, trop barbie: merde, quand comprendront ils que c'est en représentant les mères comme ça qu'on fait des ravages ? Les gens ont le droit d'être vieux, moches ou simplement différents. Le père aussi est caricatural dans son genre ( justement ! ), visuellement le couple verrouille une représentation HF terrible.
Est-ce parce qu'ils sont latino-américains que le studio s'est senti obligé de les lisser autant ?
Et la plupart du temps, dans les scènes familiales, le traitement graphique se calme et laisse voir un rendu 3D assez classique - mou- daté ( en tout cas bien plus que dans le reste du film ), pourquoi des séquences familiales ne pourraient pas avoir un traité pictural fort, des choix tranchés ?
Là, sur un visuel très conventionnel, on a plaqué une couche d'habillage strict minimum pour ne pas jurer trop avec le reste du film, et on se dit : tant qu'à faire du ringard tiédasse, vous auriez mieux fait d'assumer carrément la rupture de style sans chercher à la maquiller. Bon, stop, sinon cette critique sera plus longue que le film, mais je dis juste : ces séquences famille seront irregardables dans même pas 10 ans, et c'est dommage, elles font perdre tous ses points au film.
Ah, PS: pas parlé de la bande son, qui est super, encore heureux parce qu'avec une bande son pas super ce film serait naze. Réussir le son, c'était incontournable.
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Créée
le 20 juin 2023
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