Cher journal,


Les choses sont sur le point d’avancer avec MJ : nous partons faire un tour en Europe, et j’ai développé des trésors de stratégies pour que nous puissions conclure au 3ème étage de la Tour Eiffel. Seulement voilà, tout n’est pas si facile, parce que ce bellâtre de Brad est aussi dans la compétition, et n’hésite pas à prendre des photos compromettantes de moi lorsque je dois me changer devant une agente blonde pour essayer ma nouvelle combinaison.


Parce que oui, cher journal, tu l’as bien compris je pense, le sort s’acharne et chaque endroit que je visite se trouve dévasté par des créatures qui n’ont pour objectif que chaos, destruction et gâchage des selfies qu’on voulait faire devant le Rialto de Venise, le pont Saint Charles de Prague, le Tower Bridge ou Tower of London. Parfois, je me sens un peu lassé de toutes ces coïncidences.


Heureusement que j’ai mes amis et ma tante, qui, toute facétieuse qu’elle est, me fait des petites blagounettes et des mamourettes à Happy qui a le sens du timing quand il s’agit de me récupérer dans un champ de tulipes qui immortalise la Hollande. Et puis, mes profs sont très drôles aussi, parce qu’on voit bien qu’ils ne gèrent rien mais qu’ils essaient d’avoir de l’autorité, et j’ai l’impression que chaque fois qu’ils parlent, ils sont ridicules.


L’amour est partout, et, je te le confesse, c’est très émouvant. Mon geek de sidekick est lui aussi engagé dans un couple avec une blonde random, et chacune de leur réplique est un cliché qui attendrit. J’ai beaucoup aimé quand elle lui a dit qu’elle n’osait pas l’embrasser car elle avait eu un renvoi de vomi après avoir failli mourir sur une roue foraine agressée par un monstre de feu. Mais il faut reconnaitre que les petits facétieux n’avaient pas suivi mes recommandations, à savoir de rester à l’écart des hostilités et se sont retrouvés pile au milieu du chaos.


Car, il faut bien te l’avouer cher journal, tout n’est pas si facile. Tony me manque, et il est partout sur les murs et les écrans du monde entier, et son dernier cadeau à plusieurs milliards de dollars est une paire de lunettes qui pourraient bien m’aveugler. Des lunettes, c’est fait pour voir normalement, mais là, c’est un peu le contraire que ça procure. C’est paradoxal, non ? Je crois que je dois me méfier des apparences, parce qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Et moi, ce qui m’intéresse, c’est MJ, qui est sarcastique et cassante à chacune de ses répliques sans que je puisse m’empêcher de l’aimer et de serrer contre moi ce petit pendentif qui doit sceller notre baiser.


Oh là là, les choses se sont terriblement compliquées. Je n’ai pas tout compris des motivations du méchant, j’espère qu’il a été clair après mon départ et qu’il a expliqué patiemment à chacun de ses complices le pourquoi du comment, debout sur un bar en levant son verre. J’ai été un peu idiot dans mes démarches, je dois bien le reconnaître, mais moi, ce qui m’intéresse, c’est MJ.
J’avoue qu’au début, je trouvais que toute cette histoire d’Elemental qui veulent détruire le monde, c’était assez naze, mais bon, quand faut le sauver, faut le sauver. Maintenant que je connais la vérité, je ne sais pas si ça me plait davantage, mais ça n’empêche toujours pas les monuments d’exploser et les voitures de me pleuvoir dessus.


En tout cas, ça me fait réfléchir, tu sais, à toute notre génération qui se répand sur les réseaux et cherche le buzz, parce que je me rends compte que les fake news peuvent faire du mal et qu’on doit se méfier des apparences. Je pense que les éditorialistes européens auront beaucoup d’interprétations puissantes à donner à toute cette aventure. Moi, ce que je sais, c’est que j’ai dû me refaire un costume, affronter des hallucinations psychédéliques comme dans les génériques de James Bond, gicler de la toile jusqu’à tarissement alors que tout ce qui m’intéresse, c’est MJ.


Tout est bien qui finit bien, ai-je envie de dire pour conclure ce voyage mouvementé. Mais, il faut bien le reconnaître, on n’est jamais à l’abri d’un rebondissement, et j’ai bien peur qu’à peine mon paragraphe terminé, un nouvel élément va annoncer la suite de ces aventures qui s’imposent à moi. Ce n’est pas facile tous les jours, tu sais, mais que veux-tu, je crois qu’il y a une histoire de fatalité, et que tant que les gens auront besoin de super-héros, le destin s’arrangera pour leur donner de quoi sauver la planète. Je te laisse, j’ai à faire, je vais faire voltiger MJ entre les buildings.


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Sergent_Pepper
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le 4 juil. 2019

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