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Il y a des arlésiennes auxquelles on ne s'attend pas. J'ai toujours beaucoup apprécié le premier, bien que n'ayant jamais vécu à l'époque de sa sortie, mais si j'imaginais sans peine une suite, ça me paraissait délirant de supposer que ça pouvait réellement se faire un jour.


Quarante ans et un combat judiciaire plus tard, les têtes pensantes à l'origine du film de 1984 sont enfin en mesure d'offrir une suite aux nombreux fans qui en rêvaient très certainement depuis tout ce temps. Et du temps il en est passé.


Si, en 2025, This Is Spinal Tap demeure une capsule temporelle vivace en plus de satiriser le show business de son époque avec une étonnante justesse (bien que simple dans son approche), sa suite ne bénéficie pas d'une écriture aussi maline. Peinant à avoir un regard véritablement affuté sur son époque, il est trop distrait par la confusion entre le statut culte du groupe et celui du film de 1984.


Présumé tombé dans l'oubli depuis des décennies mais attendu comme le messie du rock sans beaucoup de cohérence narrative, le groupe ou plutôt le film préfère s'attarder sur des disputes infantiles entre personnes âgées - paradoxallement là où l'on retrouve le sel qui faisait le cast du premier.


Les guests s'enchaînent, les nouveaux persos qui font écho à des figures similaires vues dans le premier film, les caméos un peu trop rapidement jetés au spectateur, les 20 dernière minutes quasi exclusivement dédiées au concert retour d'un groupe fictif... et comme le film dure aussi longtemps que le précédent, il ne reste alors plus grand chose pour raconter une histoire.


Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Difficile de ne pas penser à CSN&Y ou Metallica pendant les sessions d'entrainement, le nouveau promoteur despote, les tentatives vaines du groupe de diversifier son jeu, etc.


Il y a des idées, et le casting est plaisant à retrouver. Pour ce tout ce que le film échoue à distinguer entre le vrai Spinal Tap du faux, le trio Nigel/David/Derek semble tout droit sorti de sa propre dimension, comme s'ils avaient vécu leur vie après la sortie du premier film.


De nombreux biopics humoristiques ont su aborder les mêmes thèmes avec plus de panache, donc à défaut d'avoir la pertinence mémorielle du premier, on se consolera avec son appréciable cachet nostalgique.

Chernobill
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il y a 6 jours

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