Splash est un film éminemment médiocre dont la censure récente, effectuée par Disney lors de l’entrée dudit film sur sa plateforme, peine à divulguer le regard racoleur porté sur la femme-sirène dont le statut équivaut à celui ces marchandises transportées dans des cageots et que l’on commerce « en gros ».
Ron Howard, réalisateur inégal, signe ici l’une de ses pires réalisations, ne parvenant jamais à greffer de la féérie ou de la romance à un corps avant tout vulgaire ; aussi son long métrage prend-il l’aspect d’un monstre chimérique formé de différents organes qui ne s’agrègent pas ensemble, ou mal. Nous nous demandons sans cesse dans quelle direction va le scénario, et ce n’est pas la mise en scène, vraiment repoussante et dépourvue d’inspiration, qui rehaussera notre intérêt. Il y a surcharge de tout et présence de rien. Un paradoxe qui s’étire pourtant sur près de deux heures, entre deux scènes de sexe dont la pudibonderie frôle le ridicule – et s’avère balbutiante, cachant ou non la nudité de Madison – et agressions pseudo-comiques d’un John Candy en roue libre. Même Tom Hanks échoue à composer un personnage attachant : privé de caractérisation, engagé dans un film sans queue ni tête, il recycle ces poses de jeune premier acquises au cours de ses débuts de carrière, pour un résultat anecdotique.
En somme, Splash ça fait plouf.