Beaucoup de critiques parlent du retour de Shyamalan. Je n'ai aucun avis sur ce réalisateur, à part, que tous les films que j'ai vu de lui étaient soient bien ou soient "pourquoi pas ?".
Parlons de ce qu'on a eu devant nos yeux, plutôt que de l'appeler "le miracle de Shyamalan, alors qu'en fait, pas vraiment, parce qu'il a toujours été, plutôt un bon réalisateur." Cette phrase était beaucoup trop longue.
Notre reconnaissance sur les jeux d'acteurs porte le film à une hauteur inexplicable. La puissance d'acteur sont celles de James McAvoy, et Anya Taylor-Joy, qui jouent les rôles principaux "la gentille et le méchant". Honnêtement, ce sont eux qui m'ont fait rentrer littéralement dans l'univers du film. Donc, la direction d'acteur est assez irréprochable.
La couleur sur les visages. C'était incroyablement immanquable. La couleur qui donne des traits très noirs à chaque ride épuisée de McAvoy sur ses gros plans, pour accentuer ses différents caractères faciales de ses personnages intérieurs.
Quand les flashbacks s'élancent, une couleur chaude s'accentue. Mais très vite rappelé par la contre plongée qui donne une puissance à l'oncle (le Némésis de la jeune femme), qui apporte lourdement son effet inquiétant. Cela pour nous annoncer que la jeune femme n'a jamais eu une vie facile. C'est très malin de la part du réalisateur, et surtout il fait son job d'artiste parfaitement ! Donner une vision, un univers, donné par rapport aux personnages. Sans arrêt, les gros plans reviennent hanter les spectateurs. Les rappelant que c'est un film qui détruira la bienveillance de leurs habitudes. On espère sans arrêt se sortir de là, mais le réalisateur nous enferme avec les personnages, cloîtré en huis clos. Les plans de demi-ensembles sont très rares, et jusqu'au climax final, nous sommes absorbés par une tension incontrôlable. C'est le premier vrai film d'horreur et thriller que j'ai pu savourer au cinéma.


Le film se limite un peu par ses effets caméras qui sont simplistes, la mise en scène n'ose pas, elle reste simple et efficace. C'est ce qu'il faut. Au lieu de faire jouer James McAvoy avec que des sur-jeux "JE SUIS FOU, REGARDEZ MOI !!" Il prouve ce contraire. L'acteur donne une performance qui rends amusante une scène en nous la rendant très vite en inquiétant. L'humour terrifiant de Shyamalan.
Le danse de McAvoy qui paraît sympathique lors d'un plan unique en contrechamp, peut-être en vision subjective du personnage féminin, rappelle par une course effréné vers la caméra, qu'il reste inquiétant. On se demande même si on aurait dû rigoler, ou flipper !
Split trouve une résolution basique, il faut l'avouer, mais très en approche du film. Ce n'est pas réellement un défaut. Toutes les scènes de fins se compilent, avec un dénouement de l'acte une, et on attends qu'une chose : la scène (ou le plan) qui nous fasse plus languir et nous montrer un manque. On ne sait pas ce qu'il manque... Mais on sent de la part du réalisateur qu'il nous cache subtilement quelque chose. Il y a un dernier tour de magie dans son chapeau. Chaque scène jusqu'au titre donne un cachet rapide mais surtout un : "wait and see". S'il s'était terminé avant la toute dernière scène, le film n'aurait pas perdu du sens, (il en aurait eu une différente), mais il aurait eu un manque. Un final qui bouclera un nœud caché depuis le début. Tous les nœuds sont faits, quasiment enlevé, mais l'un était tout petit, dissimulé, il attendait le dernier moment pour se révéler : et il clôt le tout avec beauté. En un claquement de doigt.


Tout le film se résume par être malin avec le spectateur, de le brusquer, de voir s'il est pur ou non. Vivement son prochain film qui pourrait nous prouver que ce film, en termes de mise en scène, n'est qu'un avant goût d'un essai de renouveau cinématographique dans le genre du thriller.

ElevenPlayer11
8
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le 18 avr. 2017

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