Nouveau biopic musical de l'automne, celui-ci se concentre cette fois-ci sur Bruce Springsteen, et plus précisément sur la genèse, au début des années 80, de son album le plus atypique et intime, «Nebraska».


Écrit et réalisé par Scott Cooper (Les Brasiers de la colère, Strictly Criminal, Hostiles), celui-ci nous propose un film à la construction narrative vraiment classique : le principe de l'artiste mal dans sa peau qui, par le biais de son art, va tenter de trouver une sorte d'apaisement intérieur et faire la paix avec les fantômes de son passé (l'ombre du père, interprété par Stephen «Adolescence» Graham), le tout entrecoupé de séquences d'enregistrements musicaux et d'une romance condamnée d'avance.


Mais un film qui dégage pourtant une ambiance notable et de la sincérité (rappelant un peu dans l'esprit ce que Cooper avait fait dans son premier film, également musical, «Crazy Heart»), notamment de par le choix de Jeremy Allen White (The Bear, Iron Claw) dans le rôle-titre.

Celui-ci s'approprie "The Boss" à sa manière, tout en évitant de tomber dans le piège du simple mimétisme. Ici, pas de ressemblance frappante, mais un magnétisme certain.

Et le duo qu'il forme avec son ami et manager Jon Landau (interprété par Jeremy Strong) est emprunt d'une belle complicité à l'écran.


Le tout est traversé par une musique mélancolique et finalement entraînante, qui donne une certaine identité au film et à ce personnage solitaire, coincé entre passé et présent. Et ce malgré une réalisation qui, par moments, singe un peu trop ce qu'on a l'habitude de voir dans ce genre de production (comme ces plans à la Malick pour montrer ce mal-être solitaire dans lequel peut se trouver le chanteur).


Un œuvre sur la création et la dépression qui ne va pas vraiment révolutionner le genre de par son récit déjà vu, mais a la volonté de proposer quelque chose avec du cœur, à l'image de Springsteen sur cet album. Ce qui est déjà pas mal en soit. 6,5-7/10.

Raphoucinevore
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