Revu à l'occasion de la sortie prochaine de l'épisode VII, le souvenir d'un film insipide et au fond douteux était amplement justifié. Que d'incohérences dans ce film, que d'incompréhension de la part de votre serviteur devant ce fatras d'images synthétiques et de non-jeu d'acteur.



Une relecture biblio-politico-n'imp de l'histoire. Enfin ... je crois



Par ou commencer ? C'est la question, tellement l'agression est forte du grouillement sans queue, ni tête qui nous est présenté. Alors commençons par un bout et terminons par un autre, cela ne fera pas véritablement de différence in fine.
Si Lucas insuffle une psychologie toute freudienne ses personnages dans toute la saga, il fonde les prémices de cela ici. En effet l'enfant élu (Anakin) doit quitter sa mère célibataire pour partir avec un père de substitution. Plus tard il couchera avec une image de sa mère (la reine des amygdales) et son fils commettra l'inceste en embrassant sa propre sœur. Arrêtons nous là pour le moment car nous développerons chaque idée de ce propos dans la critique de chaque film concerné plus tard. Peut être. Si l'occasion se présente et le temps suffisant en somme.
Ensuite nous avons le fameux, le seul, l'unique : Jar Jar Binks. Le nom déjà est… pourri ? Il gâche toutes les scènes, notamment d'action, en faisant ses blagues ridicules. D'ailleurs Lucas avoue qu'il s'était inspiré d'un personnage ridicule pour l'inventer en révélant il y a peu s'être inspiré de … Dingo*. Quand le pire engendre le pire.
Le rythme empâté du film, alourdi encore par le fait que le scénario est faussement compliqué lors des passages bavards concernant l'intrigue politique, et niais, voire infantilisant le reste du temps, c'est à dire lorsqu' Anakin Skywalker est à l'écran, qui lui aussi gâche toutes les scènes d'action dans lesquelles il apparaît.
Et justement parlons en de ce Anakin. Pas une seconde une personne normalement constituée ne peut croire que ce petit blond qui crie des "Yippee" et des "Wow" pour signifier sa joie ou son étonnement a le potentiel de devenir un des méchants les plus connus de tous les temps, que ce soit au cinéma ou ailleurs !
En plus de cela, on nous le présente comme un être élu qui aurait un taux très élevé de trucs qui soutiennent la vie elle même dans le sang. Scientifiquement et même spirituellement discutable et surtout ambigu. Lucas veut-il nous dire que cet enfant est un descendant d'aryen au sens nazi du terme, vu qu'il est blond ? Que c'est pour cette raison qu'il passera du côté obscure de la force ?
Sa mère est pourtant décrite comme la Vierge Marie car elle dit qu'il a été procréé sans père ! Et plus loin dans le film Qui Gong Jin déclare qu'il aurait pu être engendré par les midi-chloriens (les trucs qui relient les atomes et soutiennent donc la vie elle même …) eux-mêmes ! La lumière divine en somme. Donc le gamin c'est Jesus. Mais qui est à ce moment là un Jesus voué à devenir maléfique. Positionnement sioniste de Lucas ? Sataniste ? Simple détournement ? Difficile à dire, mais un simili-Jesus qui va devenir le plus grand maître Sith et être le père du véritable élu, ne peut que soulever des questions déconcertantes pour le moins. Surtout si le futur élu s'appelle Luke, qui vient de lux en latin, la lumière, prénom trouvé selon Lucas d'après son propre nom ! C'est d'autant plus douteux que Jar Jar Binks s'exprime plus ou moins comme un Africain-américain et Lucas a d'ailleurs était accusé de racisme à ce sujet. Voilà que tout doucement le film devient peut être un objet sectaire et discriminant.
La discrimination, les femmes aussi en sont les victimes dans ce film. Il n'y a qu'à regarder le rôle des femmes. Elles trompent, se trompent ou servent d'assistantes, exactement comme … dans l'AncienTestament. Décidément George.
Mais cela ne s'arrête pas là. Nous avons des personnages qui parlent avec des accents slaves (le roi des gungans), des stéréotypes d'italo-américain (le truc bleu qui volent) et globalement une république et un sénat qui est tout beau, mais un chancelier faible qui doit être remplacé … allusion à l'ascension d'Hitler ? Et c'est là qu'on ne comprend plus. Film discriminant et à la fois anti-fasciste ? Quoique d'un certain point de vue, cela prend du sens.



Un nouvel espoir ?



Pourtant certaines répliques nous font entendre qu'il faut être clément et prendre soin des autres. Bah alors il l'aime ou pas Jesus l'ami Lucas ? Ou bien fait-il référence à Bouddha ? Sans compter le côté réutilisation du zen et des arts martiaux, ou on parle d'être "mindful" (terme à la mode de nos jours) et de ne pas sombrer dans la peur. L'espace d'un moment on croit qu'il y aura quelque chose qui touche à la spiritualité, de vraiment profond. Mais non. C'est juste de la récupération. Parce que personnellement je n'ai jamais vu un artiste martial se mettre à genoux pour attendre son adversaire, comme le fait Qui Gong Jin devant Darth Maul ! Il y a un temps pour la méditation et un autre pour le combat. Au passage, Darth Maul, avec ses cornes et son maquillage rouge et noir, ressemble à maintes représentations du diable. Encore un recyclage du religieux. Et un bon jouet à vendre aux enfants. Infâme.
Il faut ajouter à cette confusion générale , qu'elle est interprétée par des acteurs sans talents à part Liam Neeson (c'est grâce à lui que le film ne sombre pas et que ma note n'est pas de 1) et la moitié de McGregor. Les acteurs dégotés par Lucas auront une carrière à trois dollars, à l'instar de Mark Hamill et tant d'autres qui ont joué dans les films de Lucas. Il vaut mieux jouer Harry Potter quand on a pas de talent finalement. Il n'y que Kiera Knightley et Rose Byrne dans un tout petit rôle à s'en être tirées finalement.D'ailleurs on voit aussi le déficit de talent américain car la plupart du casting est réalisé hors US ! Alors qu'à l'époque de la première trilogie la grande majorité des acteurs étaient américains. On peut, enfin, aussi noter que Yoda ne veut pas que le petit Anakin soit entrainer en tant que Jedi au motif qu'i lest trop vieux, alors que lui même entrainera son fils à l'âge de vingt ans révolus !
Reste la musique de John Williams, toujours énergique et épique. C'est une maigre consolation.
Le mille-feuille incohérent de cet Episode I donne mal à la tête et on ne sait pas si c'est la bonne morale américaine qui triomphe à la fin ou un truc encore plus nauséabond. L'esthétique ne s'arrête jamais d'être laide, à côté Freaks est un salon de beauté.
C'est une guerre molle et un ciel sans étoiles que nous livre Lucas au final. Bonne nuit.


*George Lucas parle de Star Wars aux Disney Awards

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le 22 sept. 2015

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Fiuza

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