"Laisse mourir le passé, tue-le s'il le faut et tu deviendras ce que tu dois être". Cette phase prononcée par Kylo Ren pourrait bien être le leitmotiv de ce Star Wars 8 qui deviendra à n'en pas douter la renaissance du mythe Star Wars ou bien au contraire la chronique de sa mort annoncée par le précédent opus.
Il aura fallu 40 ans pour qu'un homme (Rian Johnson) commette ce crime de lèse-majesté: la déconstruction de la saga mythique. Et oui, c'était un acte indispensable. Comment en effet sortir de l'impasse dans laquelle nous avait plongé le septième épisode? Disney allait-elle continuer à nous resservir la soupe du Réveil de la force, cet immonde fan service? Fallait-il que cet épisode soit également un remake insipide de la première trilogie?
A toutes ces questions Jonhson a répondu non et a préféré apporter le souffle du renouveau à la saga.
Certes, le film souffre de défauts, de quelques longueurs, de scènes inutiles (quel est l'intérêt des développements consacrés aux personnages de Del Toro et de Laura Dern, tous deux sous-employés) ? Quelques plans frisent même le ridicule: Leïa flottant dans l'espace à la manière de Superman ou la piètre animation de Snoke ne sont pas dignes du soin apporté au reste du film.
Pourtant, nous avons enfin l'impression d'assister à la naissance d'une nouvelle saga et les derniers Jedi pourrait bien faire figure d'acte fondateur.
Les personnages introduits deux ans auparavant n'avaient pas de consistance, ils sont enfin développés. Rey et Kylo Ren sont les dignes héritiers de la force, la dualité de leur relation et leur puissance respective laissent augurer un épisode 9 grandiose. Poe est moins lisse plus téméraire et même Finn est devenu moins ridicule, ce qui n'était pas difficile..
Les scènes de bataille sont assez gigantesques, Luke est charismatique à souhait et les apports à la construction de l'univers sont intéressants : la planète Canto bight -ville casino-, la planète de sel et de glace -Crait- et même les porgs prennent leur place immédiatement dans la mythologie.
Alors, oui et n'en déplaise à certains fans de la première heure dont je fais pourtant partie, il fallait tuer le père, se défaire de Lucas. Il fallait,
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brûler les vieux grimoires Jedi, tuer Luke et Snoke
pour que Kylo soit un maître du côté obscur aussi emblématique que Vador et que cette nouvelle trilogie prenne enfin vie.
Reste à espérer que l'épisode 9 suive la voie tracée, que Disney arrive à s'affranchir d'un héritage qui était jusqu'à présent plus un poids qu'une bénédiction.
Et si par bonheur Rian Johnson revenait aux commandes cet opus pourrait s'avérer être au final une belle reconstruction.