Depuis la vision effrayée de Double Zéro, j'ai toujours la même question à chaque fois que j'entends la sortie d'un film de l'ex-duo comique Eric&Ramzy : "Mais comment font-ils pour avoir les finances ?".
Bide après bide, ils remontent des projets qui arrivent à choper un bide encore plus important que le précédent. Après les Dalton, ils ont décidé de suivre Mr Oizo alias Quentin Dupieux dans son premier long-métrage. Et le résultat est plus qu'étrange.
Sorte de message conceptualisant mettant en avant les dérives d'un monde obsédé par la beauté, Steak démarre sur un Ramzy moqué par ses pairs et désireux d'entrer dans une bande à la mode : les Chivers. Las d'être rabroué, il se saisit d'une mitrailleuse fraîchement subtilisée à un char allemand échoué sur la route (véridique), il décide de tuer les 3 moqueurs qui se dressent sur sa route. Eric fait alors son entrée en scène, prend le gun dans les mains. Patatra, les flics arrivent, Ramzy se barre et Eric se fait coffrer pour 7 ans d'un combo hôpital psychiatrique/prison.
Au-delà d'une intrigue King Size vous l'aurez remarqué, le film énerve. Affreusement arty pour rien, il aime nous montrer des scènes déconcertantes. C'est bien simple, on a l'impression qu'on nous montre les rushes du film et non pas le résultat final. Les dialogues entre Eric&Ramzy n'ont même pas l'air d'avoir été répétés ou vus par l'équipe du film tellement ils sont mauvais. C'est sans compter sur toute la bande de bras cassés qui les entourent : de Sébastien Tellier à Jonathan Lambert, tous aussi grotesques. J'ai rarement assisté à un spectacle aussi affligeant et incompréhensible. Film d'un ennui à tomber dans un coma profond, voire éthylique tellement il saoule, Steak est à fuir comme un spectacle de Laurent Gerra.
Non pas qu'on atteint le même degré de beaufitude, au contraire mais parce qu'il donne l'effet inverse. Au lieu de jouer la carte de la comédie populaire ou franchouillarde, il essaie l'exercice de l'ovni filmique qui pète plus haut que son cul. Agaçant, long, chiant, vain, creux, prétentieux et navrant, c'est bien là un des films les plus consternant que j'ai pu subir de toute ma vie.
Et dire que j'ai cru qu'ils ne pouvaient pas faire pire que Double Zero. Je vous donne rendez-vous à la prochaine critique d'un film du duo quand j'aurais réussi à passer le premier quart d'heure des Dalton.