La seule surprise ? L'absence de surprise.

Une belle idée.

Les vagues de documentaires true crime qui envahissent les plateformes de streaming depuis quelques années méritaient bien un bon pastiche décalé comme le cinéma d'horreur found footage sait en produire.

Malheureusement, le film déçoit.

On ne sait si c'est l'excès d'intention mimétique qui enlève toute vraisemblance aux personnages interviewés, mais les dialogues, forcés et peu créatifs, s'ils rappellent sans faute le mauvais goût du genre parodié, laisse planer le doute quant au caractère volontaire de cet effet. L'exercice d'imitation semble avoir été mené à bien, au détriment des propositions créatives auxquelles l'idée semblait pourtant se prêter.

L'histoire est simple, et aurait pu être efficace. Mais la seule chose étonnante dans Strange Harvest, c'est son absence de surprise. La proposition ne parvient pas véritablement à captiver faute de sincérité. Les entretiens, tout comme les vidéos de terrain et les pièces à conviction, font l'étalage d'une artificialité (assumée ou non) qui fait l'effet d'un repoussoir. La narration ne cesse de tirer des fils qu'elle coupe aussitôt, et étouffe ainsi dans l'oeuf tout espoir du spectateur de devenir le témoin de quelque-chose d'innatendu. Le nombres de chemins intéressants que le film propose, puis ignore, encore et encore, ne fait pas honneur au genre, connu habituellement pour son audace.

Le seul point positif, pour les amateurs de l'art du moins, et gare aux autres : quelques très beaux cadavres à la sauce goregrind dignes des fins fonds d'internet.