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Il est intéressant d'envisager "Submarino" comme une partie intégrante de l'oeuvre de Thomas Vinterberg, plus particulièrement en le connectant avec "Festen" et "La Chasse". Ces trois films flirtent...
le 10 oct. 2014
14 j'aime
Disons-le d'emblée, j'adore Thomas Vinterberg! Je n'avais vu que Festen et La Chasse, et ils sont restés gravés en moi. J'adhère à ce style frontal à la frontière du désespoir qui me prend littéralement aux tripes à chaque fois.
Avec "Submarino", on retrouve cette violence insoutenable qui crève l'écran. Pourtant, dans le fond, ce film est tellement à l'opposé de ma philosophie existentialiste qu'il deviendrait presque pour moi un plaisir coupable. Beaucoup de spectateurs déplorent et déploreront encore ce misérabilisme ambiant qui pourrait passer pour du pathos ridicule et tirelarmes.
En réalité, il s'agit simplement de déterminisme, alors on peut trouver la forme plus ou moins bien faite. Pour ma part, j'ai trouvé ça magistral, en grande partie grâce aux acteurs tous excellents et au style à la fois incisif et sobre de Vinterberg. Dans le fond, ça m'a tout retourné, et donc fait pleuré, dans le sens qu'il tape là où ça fait mal, et interroge en profondeur notre conviction existentialiste ou déterministe, même si on le sait : rien n'est tout blanc ou tout noir, même dans nos propres convictions.
Il s'agit de deux frères à l'enfance chaotique comme peut l'être celle d'à peu près tous les criminels, toxicomanes, ou suicidaires. La question est de savoir : Comment s'en sortir et supporter toute cette souffrance sur leurs épaules ? Comment affronter les affres de l'existence après une enfance dénuée de tendresse, imprégnée par la violence ? Je crois qu'à peu près personne n'a la réponse à part les bisounours. En ce sens, aurait-on aimé que ce soit un feel good movie, alors que la réalité est toujours pesante, surtout quand on est autant confronté à la mort que les personnages ?
Mortifères, les frères le sont, tous deux paumés, tous deux toxicomanes, tous deux en lutte contre le sort qui s'acharne et contre leur patrimoine psychologique si lourd à porter. En fin de compte, malgré la souffrance qui semble se reproduire indéfiniment, traversant les générations, il ressort au bout de ce tunnel cinématographie, qu'il y a de l'amour et de l'espoir par de nombreux symboles. Un film émouvant à condition d'accepter le point de vue déterministe, tout en cherchant l'espoir que le cinéaste a disséminé. Paradoxalement, la fin est, à l'image du film, tragiquement remplie d'espoir, et les retrouvailles finales entre les deux frères déchirantes avec une phrase qui éclaire toute l'oeuvre de lumière :
"On a fait ce qu'on pouvait" <3
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Posey' tranquille dans ma Zone, ce sont les Indispensables d'un Stalker-SensCritiqueur, Les meilleurs films des années 2010 et Les meilleurs films scandinaves
Créée
le 21 août 2018
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