De toute façon je n’ai aucune excuse, j’ai tout de même vu un film de Danny Boyle.


Pourtant quelqu’un m’a dit, qu’il aimait…


Par chance, je ne sais plus qui c’est. Parce que si je le retrouve…


Voilà qui m’apprendra à faire confiance à ma mauvaise foi et mes a priori.


Il faut reconnaitre que ça commençait d’une façon presque comestible. Bon, rien de véritablement nouveau, mais un vaisseau joli en rotation continue, un début chuchoté, des angles de vues qui prennent leur temps (oui, ça m’a aussi surpris de la part de Boyle), un bouclier de panneaux qui permet des variations visuelles plaisantes…


Rapidement, on est tout de même face à des personnages beaucoup trop américains, dont chaque réplique semble être une punchline tout sauf spontanée, et un logique de survival mécanique (oh mon dieu, une avarie sur le secteur B12, oh mince, un manque d’oxygène, une panne de bouclier, un nouveau dilemme à résoudre cinq minutes après le précédent qui nous avait tant coûté, etc. etc.).


Et puis voilà quoi, ce n’est pas tous les jours que tu vois un vaisseau qui navigue vers le soleil pour aller le rebooster. Quel pitch, tout de même.


Tu te dis qu’on a tort de toujours s’acharner sur les mêmes réalisateurs, que ce n’est pas si mauvais que ça, et le cosmos commence à te pousser à la tolérance, quand soudain surgit un méchant.


Mais alors le méchant parmi les plus mauvais de l’histoire de la science-fiction, que dis-je, de l’Histoire du cosmos lui-même.


Ses motivations, on s’en fout un peu, il veut pas réparer le soleil parce que c’est aller contre la volonté de Dieu. Ils auraient dû caster des scientifiques un peu plus scientifiques, mais passons. Le mec, il est tellement perché qu’il est devenu un peu le soleil lui-même, une sorte de silhouette toute en flares, en gros, un flou dégueulasse et illisible sous lequel tu peux reconnaître un truc approchant le pire de la fin du Hollow Man de Verhoeven. C’est dire.


Et là, c’est suicide à tous les étages : du scénar, des personnages, de la crédibilité, de la photo, du montage, du réalisateur pour une sorte de huis clos horrifique dans tous les sens du terme.


Bon, à la fin, il y a du soleil sur la terre, ce qui est bon signe : la vie revient. Malheureusement, ce sera aussi le cas pour Danny Boyle qui, tel un phénix, renaîtra de ses cendres pour imposer à cette même planète, qui n’en demandait pas tant, des cataclysmes comme Slumdog Millionnaire, 127 heures ou Trance.

Sergent_Pepper
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le 2 déc. 2017

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Sergent_Pepper

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