Un duo de légende pour un film profondément touchant.

On pense au premier abord, en voyant Clint Eastwood dans ce film, à Robert Redford dans Out of Africa. Un voyageur solitaire, sans attaches, libre et tolérant. Il y tient le même genre de discours sur la beauté de la nature, ou bien lutte contre les préjugés et est lui aussi un parfait gentleman. Mais là où Robert Redford était un aventurier, Clint Eastwood est un artiste. Il exprime aussi plus facilement ses sentiments, bien qu’il soit lui aussi réservé.

Mais peu importent ces différences, puisque le résultat est le même pour Francesca, cet étranger la fait voyager, représente son esprit d’aventure et sa volonté de liberté. Je dis étranger, car c’est le rôle qu’il occupe pendant leur première rencontre, un court lapse de temps, puisque comme Francesca le dit, rapidement « We were hardly two different people now ».

On vit cette passion, et on prie jusqu’au bout pour que Francesca sorte de son rôle de femme de foyer dévouée qui l’emprisonne. Les personnages savent que ce qu’ils vivent n’arrivent que très rarement, et c’est ça qui est si beau. Ils sont emprisonnés dans ces quatre jours , hors du monde, hors du temps, et savent que cette idylle a une date d’expiration. Dès lors, le scénario prend une tournure dramatique, et les adieux sont déchirants. Lorsque l’on aperçoit Robert sous la pluie, et que Francesca tient la poignée de la porte, on espère de nouveau qu’elle le rejoindra, qu’elle changera d’avis… Mais là encore, nous connaissons l’issue, et savons qu'elle retournera auprès de sa famille, pour ses enfants.