le 20 mai 2013
Tabou, laid ?
Si quelqu'un prétend ça, sachez que ce ne sont que des salades. Il y a une telle volonté, dans le film de Miguel Gomes, de faire quelque chose de différent, de décalé, que le film oscille sans cesse...
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Avec Tabou un ancien critique déjà expérimenté en tant que réalisateur sort la grosse artillerie pour une fantaisie art & essai. Le soin est très poussé, pas pour la galerie ou pour flouer, mais pour refaire son monde à l'écran, dans un esprit zen plutôt que mélancolique. Le film (portugais) est tranché en deux parties : la première avec les trois femmes dont une Aurora nostalgique et soudain communicative au seuil de la mort ; la seconde avec les colons blancs – où se trouve le passé de l'agonisante.
Par endroits le film (tout en nuances de gris, davantage que noir et blanc) ressemble à un documentaire maniéré, gardant la distance en travaillant le style et la forme, délaissant l'action et l'information pure. Dans la seconde partie les dialogues sont absents, la voix-off prend la relève pour lier et accompagner quelques élus. Les bavardages de la première semblent indiquer tout le mépris pour la parole et la prise directe, qu'ils soient travaillés en ce sens ou symptomatiques. Le film passe par des tunnels de muet et d'effacements, se livre à des divagations clipesques dans certaines impasses qu'on avait pas vu venir.
Place aux bruits, aux sons naturels ou de 'flux', de vie, dans la seconde portion surtout – tout est plus étanche dans la première, à la léthargie peu attractive, par opposition au flegme extrême et romanesque de la suivante. Des fantaisies lunaires sont ponctuellement transmises aux personnages (la plus voyante et enfantine est les formes animales dans les nuages) ou ciblées dans leurs expériences (les chanteurs). Des miasmes cérébraux se répandent partout – avec élégance mais sans portée, une continuité qui se passe de caractères, d'individus clairs. Un croco se faufile et grandit – running-gag sans le gag et sans la vitesse. Les adeptes de Weerasethakul et Antonioni (Le désert rouge, Profession reporter), voire de la Nouvelle Vague française, pourraient se sentir chez eux.
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Créée
le 15 mars 2017
Critique lue 421 fois
le 20 mai 2013
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