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Le film respire par sa texture plus que par son intrigue.

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Il y a, dès les premières minutes, quelque chose de dur dans la mise en scène de Nonzee Nimibutr. Pas la dureté spectaculaire du polar, mais celle, plus fine, de la survie quotidienne. Bangkok, années 80 : un labyrinthe sans romance, où les ruelles s’écrasent sur les visages et où les néons éclairent à peine ce qu’ils trahissent. Yai n’est pas un voleur génial. C’est un type qui sait lire une pièce avant d’y entrer. Il calcule l’air, les angles morts, les silences — et parfois il se trompe. Ce qui le rend intéressant n’est pas le talent, mais sa manière d’exister à contretemps, comme si chaque décision venait d’ailleurs, d’un endroit qu’il ne contrôle plus vraiment. La réussite du film tient surtout à ça : il montre un homme qui glisse lentement hors de sa propre vie. Le policier qui le poursuit n’a rien du justicier flamboyant. Il avance au même rythme que Yai : lent, méthodique, obsédé pour de mauvaises raisons. Ce n’est pas une chasse héroïque, c’est un épuisement partagé, une spirale où deux hommes s’étouffent mutuellement sans vraiment se connaître. La reconstitution des années 80 est sèche, pas nostalgique. Pas de filtres ambrés, pas de romantisation. Juste la sueur, les voitures trop bruyantes, les intérieurs où la chaleur semble coller aux murs. Le film respire par sa texture plus que par son intrigue. Là où Nimibutr surprend, c’est dans la façon dont il construit la tension : sans accélérer. Il étire le temps, insiste sur les gestes ordinaires — ouvrir une porte, scruter un balcon, attendre qu’un rideau bouge. Ces moments minuscules deviennent plus percutants que les scènes de poursuite. Un plan, surtout, reste en mémoire : Yai, allongé sur un toit, écoute les bruits de la ville. Pas un instant de poésie. Juste un homme qui comprend que tout ce qui l’entoure va plus vite que lui. Le dernier acte, sans artifices, conclut exactement ce qui a été annoncé dès le début : pas de grand destin, pas de twist. Seulement la conséquence logique d’une vie passée à s’esquiver. Tee Yai: Born To Be Bad n’est pas un film qui impressionne ; c’est un film qui s’incruste. On en sort avec une sensation de poussière, comme si les personnages avaient laissé sur nous un reste de leur fatigue. NOTE : 13 / 20


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Le-General
6
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le 16 nov. 2025

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Le-Général

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