La Tendresse n'interdit pas la frustration...

Cela démarre bien : le duo Annie Girardot - Philippe Noiret fonctionne à merveille, les dialogues de Michel Audiard sont savoureux, les nombreuses figures secondaires (voire tertiaires) s'intègrent pleinement au charme de l'œuvre, filmée dans un Paris vivant, presque malicieux. Ce n'est toutefois pas au détriment de l'enquête, plutôt habile, cette histoire d'assassinats d'hommes politiques laissant planer un vrai mystère sur les motivations du tueur, Philippe de Broca trouvant un assez bel équilibre entre drame et comédie, sans que l'un ne soit un problème pour l'autre.

En revanche, j'avoue que cette intrigue amoureuse ne se marie pas si bien avec le reste du film, donnant presque l'impression d'appartenir à une autre œuvre. Ça aurait pu fonctionner, mais ce n'est pas vraiment le cas. Du coup, j'ai beau l'avoir trouvé charmante (bien qu'un peu agaçante et trop écrite, parfois), cet aspect de « Tendre Poulet » devient presque problématique, d'autant que, niveau polar, on est aussi un peu déçu par la tournure des événements et sa résolution, y compris lors d'un dénouement bâclé

Bref, s'il y a de quoi être séduit par cette production profondément ancrée dans les 70's et pouvant compter sur les talents conjugués du trio réalisateur-dialoguiste-interprétation, on ne peut s'empêcher d'en sortir un peu frustré tant les éléments étaient réunis pour faire de cette comédie policière une belle réussite du genre.