Terminator : Genisys est une combinaison des trois pathologies du blockbuster américain. Si le film est "théoriquement" une suite à la série, on démarre pourtant avec un remake des premières minutes du Terminator originel. Le twist vient alors de l'inversion des rôles de Sarah Connor et Kyle Reese qui donne lieu a un reboot de fait en changeant la donne pour toute la suite des événements. La demoiselle n'est plus en détresse et déjà préparée pour l'apocalypse par un papa Terminator envoyé pour la sauver dans son enfance. Elle est donc en mode Terminator 2, et ça tombe bien car Kyle a un T1000 sur le dos.


Pendant cette première partie le film régurgite et mixe les concepts phares qui faisaient l'originalité des premiers opus mais sans jamais faire vraiment mieux. Là on se dit "pourquoi pas". Brouiller la première timeline avec des paradoxes temporels qui surprennent le spectateur est une idée valable ... à condition de sortir du fan service et de prendre de la hauteur, ce qui n'est pas encore le cas après 40 minutes de film. Et là débarque une machine temporelle en 1984. Quitte ou double.


Le film devient alors confus et jongle maladroitement avec des notions d'univers parallèles et noeuds temporels. Ce jeu avec le temps masque une fin de scénario malheureusement calquée sur Terminator 2 (et donc 3) : les héros veulent détruire Skynet avant qu'elle ne soit créée mais doivent faire face à un nouveau Terminator encore plus fort. Peu importe l'identité de ce Terminator, et peu importe qu'il soit ici consciemment à l'origine de Skynet : l'issue reste prévisible et les péripéties illusoires.


Genisys est un titre qui serait plutôt utilisé pour les films traitant "des origines". Il témoigne donc de cette schizophrénie des scénaristes perdus entre la reprise des éléments classiques et la recherche de nouvelles pistes pour relancer une série (un Terminator 6 est annoncé en fin de crédits). Au delà de l'absence d'originalité, le film souffre d'une Sarah Connor effacée et bien trop sentimentale, mais aussi d'effets spéciaux trop cheaps pour un blockbuster de ce niveau.

PaulDaragnès
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le 6 juil. 2015

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