Je comprends en quoi la belgitude de ce film ne parle pas forcément à nos amis français et j'avoue que cet aspect expérimental foutraque et déjanté jusqu'au lourdingue m'a moins dérangé que la trame narrative qui relève d'un certain sérieux et sans doute d'une prétention à avoir du vrai contenu pour un vrai film.

On se tourne vers la vague belge d'ovnis au début des années 90s avec des images d'archive du JT entremêlées d'une fiction qui nous entraîne vers la disparition mystérieuse d'un journaliste, Marc alors qu'il enquête suivi de sa camera(wo)man sur ces phénomènes et glisse vers la paranoïa. Trente ans plus tard, l'excentrique filleul de Marc, Elso, se laisse entraîner par Karen, une reporter naine pour tenter de résoudre le mystère de cette disparition et on les suit à la rencontre de différents personnages qu'ils soient absurdes, délirants ou glauques pour finir témoins d'une messe noir où ça accouche d'un bébé E.T. puis d'un voyage psychédélique entre deux dimensions...

Bref, pourquoi pas, il y a de la matière à raconter, un certain professionnalisme à la prise de vue et les quelques effets spéciaux ne sont pas pourris, les passages expérimentaux qui s'immiscent entre les scènes semblent se la jouer au second degré (un peu comme le travelling en gros plan sur des frites du générique des Snuls), il est clair que ça ne parle pas à tout le monde . L'interprétation est par-contre assez plate, en fait, au plus le film en appelle à faire un vrai film, au plus il se ramasse, quoique, il ne se ramasse pas complètement et arrive à se raconter mais demande une certaine tolérance. Si le personnage de Marc reste crédible, le duo protagoniste l'est nettement moins, de par son écriture et l'entrain des comédiens.

Bien qu'on puisse difficilement douter de l'aspect indépendant de cette production et de cette équipe, "The belgian wave" s'allie à la doxa étasunienne (disclosure project, etc.) et, en se retournant vers les archives d'époque, trouve à argumenter en faveur de visites avérées par les créatures de la planète Roswell, ce que sur-confirme la naissance du bébé E.T, même si on est là passé du coté de la pure fiction. Le film fini en eau de boudin dans l'interrogation sur ce qui vient de se passer et on nous remet des soucoupes et des triangles volants...

À noter que le personnage Elso Durt joué par Karim Barras est un graphiste belge assez excentrique lui aussi, gros sorteur et vj dans les milieux techno du début de ce siècle et qui a une vraie carrière dans la pochette de disque. C'est son personnage qui est mis en scène, lui même a participé au projet et y joue le rôle d'un dj... https://fr.wikipedia.org/wiki/Elzo_Durt

tobor
6
Écrit par

Créée

le 30 déc. 2023

Critique lue 320 fois

tobor

Écrit par

Critique lue 320 fois

D'autres avis sur The Belgian Wave

The Belgian Wave
flowrak
2

Critique de The Belgian Wave par flowrak

Je ne suis clairement pas fait pour ce second degré hyper poussé mélangé à un film qui peut s'appeler d'horreur. Au niveau du visuel, ça ressemble à du low-budget à foison, avec des couleurs...

le 8 mars 2024

The Belgian Wave
IncredulosVultus
7

Et on dit qu’on y prend de l’extasy

Des choses gentilles à dire sur ce film : Utiliser la vague belge comme point de départ, c’est plutôt une idée sympa même si c’est pour mieux s’en détacher par la suite. Dans The belgian wave, Jérôme...

le 2 févr. 2024

Du même critique

The Signal
tobor
2

Quel signal? de quoi? C'est "Invasion des mutants robots E.T gentils et même un peu cons"

Pour tenter d'éviter de se tromper, "The signal" se contente de ne rien dire. On sait, on comprend, vu l'affiche, qu'il y a un mystère sous-jacent, quelque-chose, mais: se dévoilera-ce...

le 7 août 2014

24 j'aime

21

Retour vers le futur
tobor
5

Ruteur vers le foutur

Je viens de voir ce film qui semble aujourd'hui enrobé de la précieuse aura de "film culte"! Certes, c'est un pur produit du marketing qui faisait peut-être mouche en 1985 laissant un effet...

le 30 sept. 2013

19 j'aime

35

1985
tobor
7

1984+1

Il est assez inattendu de trouver une série belge de ce niveau ! Sous différents angles, que sont la photographie, le jeu, le rythme, la crédibilité et le sujet en lui-même qui ouvre sur différentes...

le 4 mai 2023

11 j'aime