Qu’est-ce qui n’a pas été (pour moi) – Ne suivent que des révélations sur le film :


Malgré les apparences premières ce film n’a pas mené à bien son suspense puisque, après la présentation du personnage, son intrigue est rapidement éventée et que le métrage ne présente rapidement plus d'intêrets.

Le premier appel de Claire met immédiatement la puce à l’oreille. Un premier point d’interrogation même si en ce début on ne saisit pas encore lequel. Qu’elle ne se présente pas au rendez-vous après l’avoir réclamé avec tant d’insistance en rajoute un second. Elle ne prend pas la peine d’avertir (son excuse ne justifie pas qu’elle n’ait pas téléphoné) alors qu’elle sait que ce commissaire priseur haut de gamme n’accorde pas ses services facilement et n’admet pas entre autres le manque de correction (voir colère et arguments). De plus, difficile de comprendre le désarroi pleurnichard de Claire, l’urgence qu’elle met dans sa voix, sans qu’elle ne donne explication et l’homme au coeur sec, se laisse pourtant embarquer. Qu'il n'ait jamais aucun doutes donnent de nombreux mauvais points à l'intrigue.

Second appel et comment il se déroule : troisième point d’interrogation. Absence encore de la demoiselle. Il y a vraiment anguille sous roche.

Laquelle, pas encore assez d’éléments pour le deviner mais anguille c'est sûr.

De là, le métrage garde de l’intérêt afin de faire la connaissance avec cette anguille.

Dès que le commissaire s’enferme de nouveau pour profiter de ses tableaux de femmes, avec un accent bien insistant d’autant que c'est la seconde séance à ce propos, l’anguille se démasque. (d’accord ici explication pour profiler de cet homme, mais elle devient secondaire).

D’à partir de là, plus beaucoup d’intrigue sauf à connaître le ou les complices qui eux aussi vont se savoir assez rapidement.

Au sujet d’autres flagrantes incohérences :

L’aspect de la maison : Le commissaire priseur s’était déjà enquis de savoir si visite, vente, ou autres avaient eu lieu précédemment. Non. Alors, à défaut de tornade, on pourrait penser qu’il y ait eu début de déménagement. Non, en fait, plutôt chaque pièce ressemble à une arrière boutique de brocanteur. Meubles, tableaux, objets jonchent le sol, posés ça et là dans le plus grand n’importe quoi ; dans toutes les nombreuses pièces (et même dans les caves, mais là ça ce conçoit sauf qu’il y a quelque chose aussi de dérangeant dans ces caves que je ne suis pas arrivée à déterminer). Résultat : ça ne va pas du tout. Ce gros brouillon amène au mieux quelques questionnements sur la qualité du film et sur les intentions et qualités du réalisateur.

Les antiquités en question : il y a plutôt de la drouille, difficile de penser qu’un commissaire priseur de cette trempe y soit intéressé (et encore plus au vu des péripéties précédente).

Les pièces de l’automate : d’abord trois pièces bien visibles dans la cave. Bon, d’accord, sauf qu’elles sont vraiment trop visibles et leur présence là, en plein milieu de rien, pose déjà question. Puis plus tard, d’autres pièces qui auraient dû être vues préalablement surtout là où elles sont également posées. L’arnaque se fait violemment sentir. Puis carrément des sacs de pièces qui n’ont pas plus étaient trouvées par le commissaire alors qu’il les cherchaient activement. Et enfin, le sac donné par le gardien dont on se demande où elles pouvaient bien être (alors qu’il ne sait même pas que le commissaire les recherche). Tout ça sent rapidement et sans conteste le gros piège. Toujours aucune interrogation de la part du commissaire priseur (intelligent, rôdé, une réputation etc., etc.). Par contre, le visage du complice se dessine (trop) clairement.

Autre souci. Premier rendez-vous réussi (le seconde dans les faits). Le commissaire pénètre dans la maison grâce au gardien qui lui ouvre. Des suisses commencent à mettre en caisse et à transporter. Grosse erreur, et d’ailleurs, lorsque Claire téléphone au commissaire priseur pour s’excuser de son absence – encore des incohérences proférées - le commissaire lui dit bien qu’il n’a le droit de toucher à rien tant qu’il n’a pas de signature du vendeur.

Et là, aussi, gros problèmes . Une scène à l’identique va se produire plus tard : des manutentionnaires trimbalent des meubles (certains sont même dans le jardin). Et pourtant le commissaire n’a toujours pas le pouvoir de la demoiselle. D’ailleurs on se questionne également sur cette seconde manipulation des biens puisqu’il y en a eu une première (sans qu’on sache très bien où ils sont été emmenés puisqu’il n’y a aucune camion dehors et que surtout il est pour le moment seulement question d’estimation). Un commissaire priseur ne touche à rien quand il fait une première estimation (car c'est ainsi que ces deux séquences sont présentées) : il n'est pas encore question de vente donc pas d’un enlèvement en vue d’une vente. Un commissaire évalue, fait son "rapport" puis s’en suit éventuellement la vente – et seulement à ce moment les objets sont enlevés.

Poursuivons : après bien des difficultés le commissaire obtient le pouvoir. Alors là, total délire.

Il passe les papiers à signer sous la porte d’une vendeuse qu’il n’a toujours pas vue, sur laquelle il n’a aucun renseignement (et pour laquelle il n’en cherche d’ailleurs aucun), puis il se contente d’un passeport périmé pour compléter les documents nécessaires. Aucun commissaire priseur n’agirait ainsi (ou alors un commissaire d’un fin fond de zone prohibée et alors en ce cas, ce serait un recel). Il lui faut des actes dûment validés soit pas vendeurs soit par représentants officiels. Plus encore lorsqu’il s’agit d’un praticien à la réputation internationale comme le personnage du film.

(passons aussi sur sa quasi répulsion des téléphones portables, et pourtant il en utilise un, mais c'est un autre petit détail)

Revenons sur les excuses de Claire : pas là au premier rendez-vous car elle aurait été renversée par une voiture. Seconde excuse : on lui a volé sa voiture (longue interrogation du commissaire priseur pendant l’appel de la demoiselle qui s’explique). Quelle est l’excuse finale : la demoiselle est agoraphobe. Soit, pourtant le commissaire (présenté comme méfiant et qui, vu son statut ; ne peut que l‘être) ne s’interroge pas sur la mentalité de la dame sur laquelle, rappelons le, il n'a pas l'ombre d'un renseignement ni même la plus vague recommandation d'un tiers – toute personne menant transaction honnête devrait émettre des doutes surtout vu ce que précède. Ces mensonges aussi auraient dû mettre la puce à l’oreille au commissaire d’autant qu’il en est au tout début de sa relation (connaissance) avec Claire.

C’est un vieux briscard, roué aux arnaques d’autant qu’il en fait lui-même,  il est intelligent mais aucune des nombreuses inconséquences pendant toute l’histoire n’éveillent sa suspicion.

A propos de l’agoraphobie. Peur des espaces et des foules. Alors pourquoi Claire refuse-t-elle de se faire voir par un homme; un seul, enfermée à l'abri dans sa connue maison, homme pour lequel elle affirme avoir toute confiance. Il faudra attendre qu’il se cache dans la pièce, fasse tomber son portable/bruit (on y croit) pour que, soudainement elle l’accepte malgré ses précédentes réticences. Et voilà alors qu’ils deviennent amis, et dîners, et séances d’essayage etc. Ne cadre absolument pas avec les refus et explications de Claire qui précèdent. On pourrait penser que l’homme déjà un peu entiché ne se pose pas de question : mais non, cela ne fonctionne pas plus.

Parlons d’un des deux appâts : les mécanismes de l’automate. L’expert en mécanismes divers qu’est le jeune homme a nettoyé les premières pièces (deux trois petits engrenages). Pendant ce nettoyage qu’il décrit comme difficile et précieux, il ne voit pas la signature du maître artisan et la découvre seulement en présence du commissaire priseur. Une grosse signature bien marquée, sur une petite pièce. Qu’il n’aurait pas vu au cour de son nettoyage ? Le commissaire priseur, pas né de la dernière pluie, gobe sans même plisser le front. Et le spectateur doit apparemment en faire de même.

D’à partit de là, on se questionne sur les implications du réparateur, et on le met sous surveillance.

Un autre petit détail le concernant. Sa petite amie va voir le commissaire priseur qu’elle n’a qu’entraperçu devant la boutique de son chéri pour lui confier ses malheurs de couple et le mettre vaguement en garde (sur quoi exactement).

Parlons des pièces plus conséquentes de l’automate, sans même aucun attrait esthétique, mises bien en évidence dans une vitrine dans les petits appartements cachés de Claire. Explication : mon père les aimait. Quelques morceaux de ferraille. Ca ne chagrine en rien notre commissaire priseur trop content d’avoir sous les yeux les pièces manquantes. D’ailleurs à ce propos, il semble vouloir arnaquer sa dulcinée puisqu’il ne lui dit pas ce que sont ses pièces ni plus qui a fait reconstruire le reste de l’automate, ni la valeur finale. Relation sincère ? Sain avec la demoiselle ? C'est pourtant ce que l’on dit aux spectateurs et qui ne cadre pas du tout avec ce qui est énoncé. (autre petite aparté sur la valeur déclarée des biens dans l’inventaire enfin remis).

Autre souci, toujours en vrac. Claire n’explique pas pourquoi elle veut tout vendre (ou une vague explication arrivée à la moitié du film). Encore une interrogation sur son désir de vivre dans une maison alors totalement vide, bien trop grande pour elle, qui commence à perdre son toit sans parler de l’état des murs et autres. Le commissaire n’émet aucun questionnement. Alors qu’après son premier intérêt pour elle, il développe de plus en plus des sentiments pour Claire, pourtant cette déclaration ne l’émeut pas du tout (alors que bien avant il s’alarmait qu’elle vive dans ces petites pièces sans charme qui lui servaient de cachette). Alors qu’il s’inquiète de broutilles il ne songe pas à l’informer qu’une telle maison amènera de gros frais qu’elle ne pourra rapidement plus couvrir même avec les bénéfices de la vente mobilière (encore une fois sans grosse valeur). Hormis ça, le spectateur met d'autres croix dans la colonne "négatif".

Autre gros souci. Au xeme rendez-vous, le commissaire priseur trouve la maison vide, s’affole (bon jusque-là on comprend). Il se précipite au café bar qui fait face pour interroger patron et clients, haut et fort, avec insistance. On comprend également. MAIS, il y a la naine surdouée en mémoire et en chiffres qui ne réagit pas. Alors que… vers la fin du film lorsque le commissaire s’aperçoit qu’il a été dépouillé, elle lui explique qu’elle est propriétaire de la maison (peu important mais surtout) lui récite le nombre de fois exactes pendant lesquelles Claire est sortie, entrée, idem pour lui précisant même jour et nuit. Pourquoi n’a-t-elle pas répondu la première fois ? Dans l’arnaque ? Tout fait douter sévèrement de cette éventualité et réamène à cette intrigue râtée.

Et puisque je parle du vol : d’abord, incohérence quant à la très soudaine disparition de la pseudo agoraphobie. Claire est censée n’être jamais sortie depuis 12 ans (voire un peu plus peut-être) et tout soudain envolée l’agoraphobie. Qu’elle se précipite dehors pour aider son pseudo amour quand il a un accident devant chez elle, soit. On peut y croire (sauf à y voir préméditation et s'assurer que tout cela est bien mal foutu, ce sur quoi il ne reste aucun doute). A partir de là Claire n'a plus aucune crainte de se promener dehors comme tout un chacun, hum… (et on passe également sur sa garde robe, alors que jusque là elle ne vêtait que peignoir avachi ou vagues tenues négligées. Soit, le commissaire lui a offert deux somptueuses robes lorsqu’il n’était pas alors question qu’elle mette le nez dehors et de toute façon des tenues pour des soirées habillées. Mais cela fait partie de la foule de petits détails). Le commissaire ne se pose pas plus de question.

Donc le vol. Le commissaire présente à Claire-agoraphobie envolée, sa propre maison précisant qu’il renvoie les domestiques et la gouvernante après le dîner. Il y a donc des gens dans la journée. Le vol n’a pu être commis que la nuit (pendant que le commissaire est à Londres, donc une nuit d’absence). Dans la journée, le personnel était bien là : confirmé par le majordome, dont il n’était d’ailleurs pas question auparavant, quand il répond au commissaire à propos de l’emploi du temps de Claire (qui entre autres a déjeuné sur place avec le réparateur et son amie). Par ailleurs, il y a des tableaux à profusion dans la pièce qui doivent de plus être emballés soigneusement pour leur fragilité et leur valeur. Comment les voleurs ont-ils pu tous les embarquer en une seule nuit, et plus encore sans que personne ne les remarque. Et plus encore : le quartier est cossu. Doit-on s'interroger sur le fait que le propriétaire de ce magnifique appartement n'est pas faire mettre d'alarme (sauf l'laccès par code à la porte à la pièce aux tableaux. Cette précaution justifierait d'autant une alarme pour l'appartement)

Encore un petit détail, la demoiselle accepte de vivre avec le commissaire priseur, veut maintenant garder ses affaires (précédemment elle disait sans moquer totalement), précisant que tout doit rester en l’état. Quel état et dans quel but puisqu’elle n’habite plus les lieux qui par ailleurs commencent sérieusement à sombrer dans le délabrement et qu’apparemment elle n’a pas d’argent ; qu’elle n’a jusqu’à présent pas montrer un attachement aux meubles/objets ni à la maison elle-même.

Quant aux tableaux volés : à qui les voleurs vont-ils pouvoir les revendre. Ce sont des pièces de Maîtres, elles sont très nombreuses, le marché noir des oeuvres d’art est un cercle très fermé. La naine dit qu’elle a loué la maison à des comédiens. Ce ne sont pas de personnes introduites dans ce milieu. La profusion des tableaux est également un sérieux écueil pour leur revente. On peut comprendre que le commissaire ne porte pas plainte étant donné le comment il se les a appropriées mais, en a-t-il été ainsi pour toutes les œuvres. Et si oui ou même non, cela pose également souci : tant de tableaux de valeur sans que personne ne s’en soit aperçu. Tout comme personne au fil de ces nombreuses années n’ait émis quelques doutes au sujet du complice du commissaire priseur : un homme sans grand revenu tel que vaguement présenté capable pourtant d’acquérir des tableaux de grande valeur. Dans ce milieu, les mandatés sont connus, les nouveaux sont rapidement repérés. Les salles des ventes ont aussi leurs lois souterraines et les "ravaleurs" sont connus ou alors vite repérés également surtout à ce niveau de marchandises. Comment cet homme est-il passé entre les mailles d’un filet bien fermé ?

Une autre vague aparté : le tableau censé représenter la mère : très récent, sans qualité aucune : aurait dû éveiller la curiosité du commissaire.

Voilà une petite liste parmi toutes les non cohérences de ce film qui saborde son intérêt et delà une appréciation ne pouvant qu’être basse car il ne reste pas grand-chose pour se contenter. On pourra peut-être objecter et de voir justement le déroulement de cette arnaque, comment le commissaire va la vivre. Mais non, ça ne fonctionne pas puisque le déroulement est semé de grosses pierres immanquables et que le commissaire perd toute crédibilité très rapidement.

sawatdie
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le 29 mai 2023

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