David Frankel, qui s'est spécialisé dans la comédie dramatique, notamment avec Le Diable s'habille en Prada et Marley et Moi, se lance à nouveau dans une grande histoire avec de grands personnages. The Big Year, ou « la grande année », est un événement spécial où les participants ont 365 jours pour observer le plus d'espèces d'oiseaux. Cependant, loin du réalisateur l'idée de faire de nous des ornithologues aguerris, mais simplement de nous narrer l'histoire de trois personnes, qui partageant le même but, y voient davantage un exutoire, paraissant peu passionnant pour le quidam, mais qui à leurs yeux est plus important que tout au monde. Le champion invaincu, Owen Wilson, fuit sa vie maritale, se sentant incapable d'offrir un enfant à sa femme, l'outsider, Jack Black, compose un petit bonhomme dont la vie s'est écroulée, sa femme l'ayant quitté, son travail l'ennuyant, et son père l'écrasant avec ses remontrances, et pour finir, il y a le « vieux », Steve Martin, qui trouve là le moyen de s'extirper de ses obligations dans une grosse société. Black trouve un ami en Martin, voire un second père, Wilson leur mène la vie dure, quitte à voir sa femme s'éloigner, en somme tout est réuni pour nous servir une histoire originale et une aventure émouvante, mais malheureusement, si sur le papier tout sonne juste, la direction et l'écriture l'est déjà moins. L'œuvre souffre d'une certaine lenteur, ce qui aurait pu lui être pardonnable si le contenu lui-même avait eu quelque chose de réellement riche. Hélas on s'ennuie un peu sur la longueur, l'humour est sporadique, et les émotions distribuées avec bien trop de parcimonie pour en faire quelque chose de réellement émouvant.

Bref, The Big Year est une déception sans non plus être un raté total. Nos personnages sont malgré tout attachants, et on ne pourra que féliciter le casting de haute volée, nous servant trois grandes gueules en tête d'affiche, dont Black, qui redore son blason après le très médiocre Les voyages de Gulliver, et puis Martin, qui lui semblait être totalement disparu du circuit, et enfin Wilson, parfait petit connard de service. Parmi les seconds rôles on appréciera la présence de Brian Dennehy, qu'il fait grand plaisir à voir, incarnant le rôle du père de Black, et les voyant assis à la même table, la ressemblance entre les deux en devient frappante au point que l'on se demande pourquoi personne n'y avait pensé plus tôt tellement ça paraissait évident. Côté présence féminine nous ne pourrons pas passer à côté de Rosamund Pike, qui semble s'être enfin extirpée de grosses conneries comme Doom (quoique sa présence récente dans Johnny English ne soit pas la chose la plus brillante de son CV), puisque la voilà ici après les très sympathiques We Want Sex Equality et Le monde de Barney, mais aussi celle de la très jolie Rashida Jones, connue pour ses rôles dans Our Idiot Brother et I Love You Man. Pour aller avec le retour de certaines anciens, la ravissante JoBeth Williams (Poltergeist, The Day After) sera aussi de la partie, bien qu'en demie teinte, mais assurant le minimum de fan service.
Pour conclure, les amateurs de grandes fables comico-dramatiques resteront sur leur faim, l'ensemble ne comblant aucun des genres, si ce n'est vers sa fin, qui à l'inverse du reste est une franche réussite; c'est vrai que terminer sur une bonne note relève l'avis final, mais l'on a vraiment l'impression que le film a été réalisé en suivant ce précepte — monumentale erreur. Les plus curieux ou simplement fans de la distribution pourront se laisser tenter, ne serait-ce que pour le plaisir qu'il leur sera procuré de les revoir, mais il y a fort à parier que cette production ne reste pas dans leurs mémoires.
Mention spéciale qui ira au duo Jack Black/Steve Martin, centre majeur de l'œuvre, et réussissant à fournir un minimum de bons instants grâce à une alchimie plutôt efficace qui a pris entre les deux acteurs.
SlashersHouse
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le 3 févr. 2012

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