Ça fait toujours bizarre de voir un film avec Adam Sandler sans le logo Happy Madison (où alors j'ai cligné des yeux à ce moment-là).


L'histoire est plutôt intéressante. Un très bon concept à la base mais qui laisse insatisfait. En effet, que ce soit pour aider un personnage à vaincre sa timidité ou pour lui faire comprendre que les chaussures d'un autre ne sont pas forcément plus confortables, l'auteur ne se montre pas assez radical dans son propos. Il mise avant tout sur la comédie par le biais de ce changement de corps. Il en joue bien même si il ne laisse pas le temps à son personnage de jouer assez avec ces corps (c'est sans doute un peu cliché et déjà fait un paquet de fois, mais si j'entrais dans la peau d'un black, j'irais tâter pour voir comment ça se présente dans le pantalon ; dans la peau d'une femme, je testerais la masturbation ; dans la peau d'un gros, j'essaierais de voir quelle quantité de nourriture je peux ingurgiter. Et on peut continuer ainsi indéfiniment. L'auteur s'attarde dessus mais pas assez. Et puis il préfère se cantonner à un humour gentil voire naïf (on est loin des grosses blagues bien grasses et complètement délirantes de Sandler). Mais ce n'est pas vraiment un problème. Je dois dire que je me suis bien marré devant les 3/4 du film. Le problème, c'est que cette histoire de gangsta prend de plus en plus de place. Ça passe pendant les 2/3 du film, puis ça commence à devenir un peu lourd jusqu'à se conclure en un final complètement hors sujet (autant la révélation sur le père était ultra prévisible, autant le fond de sa cave n'a plus rien à voir avec l'univers du film, je me suis d'ailleurs cru dans la phase 4 du MCU). Les résolutions de l'intrigue tourne aussi au grand n'importe quoi, tout se déroule bien trop facilement alors que c'est tiré par les cheveux coupés en 4. Mais bon, heureusement, avant tout ça, on s'amuse bien de ces situations. Même la romance est plutôt bien exploitée.


La mise en scène est assez proprette. Je savais que j'avais déjà vu des films de ce réalisateur mais je ne savais plus quoi. En fait, c'est "The visitor" qui était plutôt sympa. Ses autres films me donnent envie aussi. Sandler est drôle. Les acteurs secondaires sont bons aussi (son pote Buscemi est toujours présent) ; seul Hoffman m'a paru un peu trop en mode automatique. Aucune performance n'estomaque, mais c'était pas le but pour cette petite histoire gentillette. Encore que... de manière assez surprenante, j'ai été touché par l'implication de Method Man ; il joue le gangsta sans surprendre, mais lorsqu'il endosse le rôle de Sandler, on perçoit une nette différence : quelques similitudes avec le jeu de Sandler, une retenue efficace dans son jeu. Ouaip, Method Man sait jouer ! Enfin y a la belle Melonie Diaz : pas une sexbomb, mais une demoiselle fort mignonne.


Bref, "The Cobbler" est une comédie attachante, c'est simplement dommage qu'elle s'embourbe un peu dans ce thriller sur la fin, même si c'est raconté avec humour.

Fatpooper
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le 16 juin 2016

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Fatpooper

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