"How about a magic trick ?"

Autant le dire d'emblée. Peut-être est-ce à cause des coupes que le film a subi, je ne sais pas, mais The Dark Knight n'est pas le chef d’œuvre ultime que j'attendais après les images, bandes annonces et autres critiques que j'ai pu voir. Mais (attendez pour me lyncher) cela reste un excellent film, et surtout, le meilleur jamais réalisé sur l'homme chauve-souris. La thématique principale traite de l'héroïsme, de son impact sur les autres et des espoirs qu'il suscite. Car si Batman redore le blason de Gotham, il inspire également des "copieurs" qui tentent de l'imiter en risquant leur vie. Le véritable héros du film n'est peut-être pas forcément celui qu'on croit (attendez-vous à un choc final déstabilisant).

Ensuite, le cas du fameux Joker. L'interprétation de Heath Ledger est tout simplement bluffante. Même légèrement entachée par un doublage français décevant (pléonasme ?), elle reste l'un des meilleurs atouts du métrage, tant le talent de l'acteur défunt explose à l'écran. Passant de l'hystérie totale à une noirceur terrifiante, il se pose d'emblée comme le meilleur ennemi que Batman ait jamais affronté au cinéma. Si l'oscar posthume se fait , il est amplement mérité.
Harvey Dent, alias Double Face, est à la fois émouvant et monstrueux. Le jeu très juste d'Aaron Eckhart, loin de rivaliser avec celui de Ledger, reste excellent. Dommage pour le personnage de Rachel Dawes, car après l'interprétation sans relief voire inutile de Katie Holmes, celle de Maggie Gyllenhall ne fait pas non plus d'étincelles. Christian Bale reste efficace dans la défroque du justicier, même si son Bruce Wayne manque de nuances, entouré par les grands Michael Caine et Morgan Freeman.

Le scénario réserve son lot de surprises et de rebondissements, et on ne s'ennuie pas une seconde. L'introduction du film, un braquage de banque aussi meurtrier que surprenant, donne le ton d'emblée. Dommage que la suite se calme jusqu'à l'apparition du Joker. Globalement, le métrage reste assez avare en "sensations fortes". Si la poursuite au milieu du métrage reste efficace, par sa maitrise virtuose de l'espace et de la caméra (ah, ce plan de la moto dérapant devant le Joker, superbe), le final anti-spectaculaire peut décevoir. Malgré cela, il conclut avec brio ce que le reste du film a apporté et finit de dresser le portrait du Héros attendu par Gotham. La fin promet une suite encore plus sombre, qui, espérons-le, sera à la hauteur de cet opus qui pourrait bien rester le meilleur de la saga.