Quel est le point commun entre Christopher Nolan, Steven Spielberg et James Cameron ?

La réponse est simple : Même lorsque ces trois réalisateurs réalisent des films que je qualifierai de moyen voir médiocre, on retrouve toujours des "fans" pour encenser les films en question et esquiver les défauts du film.

La question est importante : Imaginons que nous nous trouvons dans une autre dimension et que ce soit ... Ryan Johnson (le traitre qui a détruit la sacro-sainte licence Star Wars) qui réalise The Fabelmans pour retracer l'enfance de Spielberg. Le film est en tout point identique à celui de Spielberg : est ce que le film serait noté 7.5 / 10 sur sens critique ? Permettez moi d'en douter.

Qu'on se le dise, dans l'ensemble j'apprécie la filmographie de ces trois réalisateurs même si Steven reste celui que j'apprécie le moins parmi les trois que j'ai cité plus haut.

Mais revenons au sujet, The Fabelmans, qui retrace l'enfance de Steven au sens large, de sa première séance de cinéma au début des années 50 alors qu'il a environ 6 ans jusqu'au tout début de l'âge adulte vers le milieu des années 60.

Ce film, qui se veut autobiographique, rentre dans la même catégorie que deux autres films que j'ai particulièrement apprécié l'année dernière, à savoir, Licorice Pizza et Armageddon Time.

On se retrouve clairement dans un film qui nous est décrit comme autobiographique mais qui rentre également dans la catégorie du "Slice of Life" : le film va donc nous raconter des événements plus ou moins marquant de son "enfance", événements qui vont l'amener à découvrir le cinéma, à l'aimer mais également à le détester :

L'apprécier à travers sa première séance de cinéma avec ses parents ou encore le premier film qu'il va réaliser pour son école en mode western pour lequel il sera encensé par sa classe et ses parents.

Le détester, même si le terme est un peu fort, lorsqu'il va s'apercevoir de la relation qui existe entre "son oncle" et sa mère.

Formellement le film est très bien réalisé, la photographie est très belle. On peut dire que Steven Spielberg a fait du très bon boulot de ce coté là. Coté mise en scène, j'ai particulièrement apprécié l’atmosphère qui se dégage durant certaines scènes du film :

les virées camping avec sa famille lorsqu'il filme sa mère entrain de danser ou lorsqu'il va découvrir la relation qui existe entre son "oncle" et sa mère à travers le fait de monter / remonter le film.

J'ai également apprécié de découvrir le guest à la toute fin du film, ça m'a fait plaisir de le revoir et il a l'air en pleine forme, ceux qui ont vu le film savent de qui je veux parler ;)

Du coup, qu'est ce que je reproche au film ? Plusieurs choses.

Premièrement, je trouve que le film manque d'authenticité, un comble pour un film qui se veut autobiographique. Le film a un coté beaucoup trop mièvre, trop larmoyant, trop guimauve et j'irai même jusqu'à dire pathos par moment.

On est très très loin d'Armageddon Time que j'ai trouvé beaucoup plus authentique, voir viscéral par moment à travers différentes scènes comme la scène de la ceinture ou le dialogue dans la voiture entre le père et son fils (mention spéciale à Jeremy Strong et Banks Repeta qui sont incroyable).

Deuxièmement, le film est téléphoné sur un personnage en particulier : l'oncle.

On grille en quelques minutes qu'il y'a un début de romance entre maman et tonton mais Steven nous fait durer le suspens pendant environ 45 minutes - 1 heure de métrage.

Je pense comprendre quelle est l'intention de Spielberg derrière le fait de faire durer ce faux suspens : nous, spectateurs, nous voyons rapidement arriver le truc mais Steven junior, pas encore et il finira par s'en apercevoir ... via un "procédé cinématographique".

Je comprend l'intention de Spielberg mais du point de vu du spectateur, je trouve tout ça un peu frustrant et surtout paradoxal : j'ai apprécié le voir bidouiller sa bécane pendant plusieurs minutes mais très déçu d'en arriver à cette révélation que j'avais grillé il y'a une heure.

Troisièmement, le casting.

On retrouve ce même problème d'authenticité. Je vais encore faire une comparaison foireuse mais l'ensemble du casting d'Armageddon Time est excellent car ça transpire l'authenticité et les acteurs sont très bien dirigés, encore une fois mention spéciale au gamin et à Jeremy Strong, ce mec m'a fait tirer des larmes dans Succession alors que son personnage est un petit connard, alors que pour The Fabelmans, aïe aïe aïe ... c'est compliqué par moment.

Le duo Dano / Williams est pas mauvais mais leur manière de jouer est parfois problématique. Je suppose qu'ils ont été dirigés comme ça mais ce coté larmoyant, pathos et mièvre, ça sonne complètement faux à mes yeux.

Concernant la période lycée, j'ai rigolé en découvrant le casting de certains lycéens. Je veux bien qu'on soit en Californie à ce moment là dans le film, le coté surfeur, blond / blond vénitien aux yeux bleus en soit pourquoi pas. Par contre, physiquement, c'est juste pas crédible. On voit clairement que les deux antagonistes qui martyrisent Steven ne sont pas des adolescents mais des adultes en plus d'avoir un coté très cliché dans la mesure ou Steven est d'origine Juive.

Bref, je trouve qu'on est très loin du chef d’œuvre cité par certains "parce que Stevens Spilberg".

A dire vrai je n'ai pas passé un mauvais moment devant ce film même si je l'ai trouvé un peu longuet, c'est juste qu'il y'a beaucoup mieux dans ce genre là.

Ah une dernière chose concernant une critique que j'ai pu lire ou entendre sur le coté égocentrique de Spilberg. On peut ne pas aimer son cinéma (à titre personnel je déteste E.T et la saga Indiana Jones par exemple), mais ça reste un grand réalisateur qui a marqué et qui peut être marquera encore le cinéma. De ce fait, le coté autobiographique ne me dérange pas même si je trouve dommage qu'il se soit limité à son enfance au sens large.

En tout cas je n'ai pas eu le sentiment que le mec avait pris le melon et même si c'était le cas je vois pas en quoi ça serait un problème.

5.5/10.

Nyl.

Nyll
5
Écrit par

Créée

le 5 mars 2023

Critique lue 39 fois

Nyll

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