Aveu : je n’aime pas les films de Wes Anderson. Je n’aime pas son côté hype surestimé qui fait glousser les critiques de bon goût, toutes moites d’un bonheur confit. Je n’aime pas son air "Michel Gondry texan" pour dépressifs branchés. Je n’aime pas ses manières chichiteuses et pointillistes à tendances chromo-bricolo-kitsch aussi tartes que celles de Jean-Pierre Jeunet. Je n’aime pas ce cinéma gnangnan, ce cinéma vignettes, ce cinéma formol, ce cinéma Playmobil. Je n’aime pas son style mignon tout plein qui m’ennuie et qui m’agace. Je n’aime pas les films de Wes Anderson, voilà, et me demandant si The grand Budapest hotel allait finalement changer quelque chose à la chose.


Constat : je n’aime toujours pas les films de Wes Anderson. Je n’aime toujours pas ses manières chichiteuses et pointillistes à tendances chromo-bricolo-kitsch, et j’avais pourtant comme ambition, avec ce film-là, de lui laisser une dernière chance, de ravaler dans mon larynx fielleux mes vaines invectives et pouvoir louer, ne serait-ce qu’une fois dans ma vie, un film de Wes Anderson. Las ! The grand Budapest hotel étale les mille travers, déploie les mille impairs de ses films précédents : scénario anecdotique, intrigues ennuyeuses, rythme inexistant, humour de vieux gâteux amateurs de compotes à l’abricot, remugles nostalgiques fossilisés, défilé à la chaîne de stars copains/copines grimées et grimaçantes, images ripolinées et satinées, abus de panoramiques en tous sens…


Moralité : aimerai-je un jour les films de Wes Anderson ? Aimerai-je un jour ce cinéma gnangnan, ce cinéma vignettes, ce cinéma formol, ce cinéma Playmobil ? A priori non. The grand Budapest hotel m’a, bien au contraire, bassement conforté dans mes humeurs vengeresses à l’encontre de ce réalisateur godiche dont les films ressemblent à des pubs pour compagnies d’assurance ou parfums capiteux, plombés depuis des lustres par les mêmes traquenards et combines esthétiques. Convenons ici d’une direction artistique appliquée et coquette. Vantons l’interprétation exquise de Ralph Fiennes. Admettons quelques scènes savoureuses (l’évasion de prison, la poursuite à skis…). Mais n’omettons jamais, jamais, l’implacable évidence : je n’aime pas les films de Wes Anderson.


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le 23 févr. 2014

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