C'est un peu déjà-vu non ? Un film d'action basique qui manque un peu d'originalité mais qui plaira.

Ma critique vidéo sur The Gray Man

Les frères Russo se sont fait connaître à partir de Captain America et le soldat de l’hiver. Ayant commencé à la télévision, ils ont fini par apparaître au cinéma avec un petit nombre de long-métrages, notamment chez Marvel dont ils ont fait le film Avengers Infinity War. Ils étaient déjà revenus avec Cherry sorti sur Apple TV + en 2021 et cette année, ils reviennent avec The Gray Man. La bande-annonce ne vendait pas forcement beaucoup de rêve mais elle avait de quoi attirer certains curieux. Est-ce que The Gray man est un film qui vaut le coup ? Ça dépend mais si vous cherchez un film original, ce n’est pas ce long-métrage qui va vous séduire. Mais il a quand même certaines qualités qu’on ne peut pas nier.

Positif

• Six (Ryan Gosling) est un agent de la CIA qui a appris la vérité sur son dirigeant actuel et cherche à s’en sortir en fuyant l’organisation et en essayant d’aller sauver Donald et Claire. C’est un personnage principal classique mais qui se tient pour ce long-métrage. Après, on voit bien que son seul objectif est de survivre et de protéger le peu de personnes auxquels il tient encore.
  Daniella (Ana de Armas) est une collègue de Six et c’est une agente très compétente dans ce qu’elle fait. Déjà, merci de lui avoir donné beaucoup plus de temps d’écran que dans No Time to Die, et ensuite, c’est une femme qui remet aussi en question la CIA en voyant les actions de Six. Elle n’a pas de grand développement mais il faut reconnaître que c’est une alliée sur qui on peut compter en cas de pépin.
  Donald Fitzroy (Billy Bob Thornton) est celui qui a créé le programme Sierra formant les différents agents, dont Six. Aujourd’hui, il essaye de vivre sa vie tranquille mais fait aussi de son mieux pour protéger Six et on comprend pourquoi quand on voit sa petite-fille. Même si il n’y a pas de réelle relation qui se développe entre lui et Six, le fait qu’il veuille le protéger peut se comprendre.
  Claire (Julia Butters) est une adolescente avec des problèmes cardiaques qui peut sembler détestable au premier abord mais, en même temps, c’est une ado et les ados aiment provoquer les autres des fois. En dehors de ça, elle a un rôle important à jouer dans l’histoire et ça fonctionne.




• Lloyd Hansen (Chris Evans) est un agent engagé par Denny afin de retrouver Six et le tuer. C’est un personnage assez spécial qui adore torturer ses victimes et qui est prêt à tout pour atteindre sa cible. En vrai, c’est un antagoniste qui fonctionne très bien ici, surtout vu son niveau. C’est un véritable sociopathe assumé que rien n’arrête quand on lui confie une tâche, il peut paraître plus dangereux qu’il en a l’air.
  Denny Carmichael (Regé-Jean Page) est à la tête de la CIA et cherche à démanteler le programme Sierra car il a des choses à se reprocher. Hormis le fait qu’on devine très facilement que c’est le méchant de l’histoire, c’est un personnage fonction qui marche ici. Une figure autoritaire qui abuse de son pouvoir et veut se débarrasser des preuves pour qu’on ne lui reproche rien. Sincèrement, pour un personnage fonction, il marche malgré qu’il manque de développement.




• Alors que Six remplit à nouveau sa mission pour la CIA, il apprend des révélations intéressantes sur ceux qui sont à la tête de son organisation. Il décide alors de les trahir mais cela ne reste pas sans conséquences car il va se faire poursuivre par Lloyd, un tueur déterminé qui n’a aucune limite. Six arrivera t-il à s’en sortir et à échapper à la CIA ? En soi, c’est une histoire très classique mais elle fonctionne quand même en nous donnant un petit intérêt à la suivre.




• La dichotomie qui se met en place entre Lloyd et Six est pas trop mal. Il n’y a rien de mémorable en terme d’écriture mais voir un agent qui retrouve de son humanité en apprenant la vérité face à un homme déterminé pour son plaisir de tuer (comme si c’était sa seule raison de vivre), c’est plutôt pas mal. Et aussi le fait que Lloyd veut se prouver supérieur à Six mais ça c’est autre chose.




• On a une relation qui est mise en place entre Six et Claire, la gamine dont il a été le garde du corps. Certains diront que cette relation n’est pas assez poussée mais elle l’est assez étant donné qu’on ne voit que le début. C’est une relation assez légère mais ça donne une légère motivation nécessaire pour Six.




• Le long-métrage démarre avec Six en prison qui se fait recruter par Donald afin qu’il ait une chance de sortir de prison et de faire quelque chose de sa vie. C’est une introduction intéressante qui nous donne envie d’en savoir plus sur ce qui va se passer dans la suite.




• Les musiques ne sont pas exceptionnelles mais ce sont des musiques qui passent en fonction de ce qui se passe à l’écran. Après, on ne retiendra pas forcément les musiques de ce long-métrage mais ça reste des musiques qui passent.




• Il y a un petit peu d’inattendu par rapport à ce qui se passe. Pas beaucoup bien sûr mais il faut reconnaître que ce long-métrage arrive à surprendre quelques fois, comme la manière dont Lloyd fait pression sur Donald par exemple.




• Malgré quelques détails dont on reparlera plus tard, la mise en scène s’en sort assez bien. Ce n’est pas une excellente mise en scène mais ça reste une mise en scène assez travaillée de la part des frères Russo.




• La fin est un peu classique et prévisible mais ça reste une fin correcte qui fait plaisir à voir. Après tout ce que Six et les autres personnages ont traversé, on peut dire qu’ils ont eu la fin qu’ils méritaient.




• Le casting de ce long-métrage a été très bien géré. On a Ana de Armas, Ryan Gosling, Chris Evans… On peut réellement dire que le casting a été bien réfléchi pour ce long-métrage.




• Il n’y a pas grand-chose à dire sur les costumes, à part qu’ils sont d’une assez bonne qualité en définissant assez bien les personnages. Mais sinon, les costumes sont assez classiques.




• Les décors sont assez jolis sans être exceptionnels. Sincèrement, ce sont des beaux décors qui nous sont proposés en fonction de toutes les villes où Six et Lloyd nous emmènent.

Négatif

• Dites, on est d’accord qu’il y a des légères incohérences dans ce long-métrage ? Déjà, d’où on donne à Six des dollars à Vienne alors qu’ils utilisent l’euro ? Surtout qu’il sort une liasse de billets d’euros chez son informateur local, donc il y a réellement eu une incohérence. Certains pourraient dire qu’ils avaient les deux dans son sac mais c’est difficile d’imaginer qu’on aurait pu mettre les deux pour un agent de la CIA. Et aussi, pourquoi garder un mec qui sort d’un bâtiment qui explose et agresse des policiers en le menottant sur une rambarde de la place publique où il y a du monde ? La logique n’aurait pas voulu qu’ils l’emmènent déjà au poste dans leur voiture après ce qu’il leur a fait ? Enfin bref, ce long-métrage a des légères incohérences discutables.




• Est-ce que les flashbacks avec son père étaient réellement nécessaires ? Non parce que, ces flashbacks sont censés nous expliquer pourquoi notre personnage est devenu tel qu’il est mais, on s’en fiche en vérité. A part nous faire comprendre comment il est arrivé en prison et le fait qu’il a eu un père détestable, ça ne change rien à l’histoire (sauf la bataille finale dans la fontaine à la limite). Mais bon, ce genre de flashback n’était pas nécessaire. Et si c’est pour nous expliquer pourquoi il est aussi froid, l’entraînement imaginé que la CIA a pu lui faire suffisait largement.




• Est-ce qu’on a eu une réelle évolution de nos personnages ? Pas vraiment en fait. Nos personnages sont exactement les mêmes qu’au début du long-métrage, c’est juste qu’ils ont accompli quelque chose. A la limite, la seule qui a évolué c’est Suzanne qui est passée d’une femme qui veut faire respecter l’ordre à une pseudo méchante un peu manipulatrice mais elle ne convint personne et vu qu’elle ne sert à rien. On peut donc affirmer qu’aucun de nos personnages n’a réellement évolué.




• Lors de la présentation des logos des entreprises qui ont produit ce film, on entend des bruits de porte de prison et de clés avant que nos personnages ne parlent, pourquoi ne pas avoir directement commencé par les personnages qui parlent ? Non pas pour être de mauvaise langue mais commencer par les voix puis les voir avec ce décor délabré nous aurait déjà fait comprendre où ils sont, pas besoin de rajouter des bruits de portes de prison, le spectateur n’est pas si stupide.




• Suzanne Brewer (Jessica Henwick) est une agent de la CIA et travaille avec Denny afin de veiller sur l’ordre. Sauf qu’en vérité, ce personnage est le plus inutile de ce long-métrage. A aucun moment, elle ne fait quelque chose et lorsqu’elle agit, c’est juste pour essayer de se rendre utile alors qu’elle n’est pas nécessaire. Sincèrement, ce personnage n’apporte rien à l’histoire, c’est à se demander pourquoi elle est présente dans ce long-métrage.




• Le jeu d’acteur divise un peu en vérité, on a ceux qui jouent assez bien comme Chris Evans qui s’éclate et Ana de Armas qui montre bien le coté sans émotion des agents de la CIA. Mais à coté, on a Ryan Gosling qui ne montre pas assez d’émotion sur son visage et Regé-Jean Page qui tente de faire le méchant froid mais n’est pas trop convaincant. Bref, le jeu d’acteur a du bon et du discutable.




• Les effets spéciaux sont assez discutables quand même. Rien de dramatique en soi, ce sont des effets spéciaux corrects, mais on a déjà été habitué à mieux. Et quand on sait que ce long-métrage a le budget le plus cher pour un film Netflix (200 millions de dollars), c’est difficile de croire que les effets spéciaux ne soient pas si convaincants que ça.




• Évidemment, un des plus gros problèmes de ce long-métrage, c’est que c’est un scénario déjà-vu. Que ce soit pour Hitman ou autres, vous avez forcement déjà-vu ce scénario quelques part avant de le voir dans ce long-métrage. Après, ce n’est pas dramatique mais c’est regrettable que ce long-métrage manque un peu d’originalité.




• L’émotion arrive t-elle à nous convaincre ? Non. A aucun moment, nous n’avons de scène réellement touchante pour le spectateur. Certains diront que ce n’est pas grave, et c’est vrai, mais l’émotion qui aurait pu être apportée aurait améliorer le peu d’attachement qu’on a pour notre personnage principal.




• Encore une fois, on a quelques blagues dispensables dont on se serait bien passé. Attention, les blagues sont légères et elles ne sont pas présentes dans beaucoup de séquences mais ces quelques blagues étaient dispensables (malgré certaines phrases bien sorties de la part de Lloyd).




• Malheureusement, les frères Russo ont souvent eu ce problème de trop cutter leurs scènes d’action et c’est encore un peu le cas ici. Ça reste une mise en scène convenable mais ils auraient pu essayer de faire moins de coupures dans certaines séquences.




• Certaines scènes sont moches visuellement parlants. Il est difficile de dire si c’est à cause de la photographie ou des lumières qu’on y voit mais il y a réellement un problème visuel avec certaines scènes.




• Est-ce qu’on arrive à croire à la tension de ce long-métrage ? Pas du tout. A aucun moment, on arrive à croire à la moindre tension pour un des personnages qu’on voit à l’écran.

Au final, c’est un film d’action classique qui saura plaire à certaines personnes mais qui ressort avec un constat assez moyen. Le visionnage n’a pas été désagréable en soi mais ils auraient pu essayer de faire un petit peu mieux que ce qu’on a eu là. Après, on a une mise en scène correcte, un antagoniste qui fonctionne assez bien, une histoire classique mais fonctionnelle et des décors assez variés. A coté, on a un manque d’évolution des personnages (sauf de la seule inutile de ce film), un jeu d’acteur qui divise dans la majorité, des scènes d’action un peu trop cuttées à certains moments et des effets spéciaux discutables. Donc, à vous de voir, si vous souhaitez juste passer un bon moment sans réfléchir devant un film d’action classique, vous allez aimer. Par contre, si vous cherchez un film original, ce n’est pas celui-ci qui arrivera à vous combler. Pour ma part, le visionnage n’était pas désagréable mais je pense que j’aurais du mal à le revoir une nouvelle fois. Une fois qu’il a été vu une fois, on a fait le tour.