Netflix peine toujours autant à me convaincre avec ses superproductions estivales tentant de rivaliser avec le grand écran. Pourtant le film est généreux en action. On sent le pognon à plein d'instants. Ambiances visuelles variées, casting 4 étoiles, rythme frénétique et voyage aux 4 coins du globe. Le résultat s'avère divertissant. Notamment grâce au personnage de méchant interprété par Chris Evans avec sa redoutable moustache. Je retiens le combat au milieu des feux d'artifices assez chouette ainsi que l'assaut final dans le château en Croatie avec duel sanglant dans la fontaine en guise de conclusion.
Malgré ces quelques qualités, The Gray Man s'avère être en réalité un timide divertissement très oubliable. La faute essentiellement à un scénario random et prévisible et terriblement désincarné. J'en veux pour preuve le rôle principal interprété par un Ryan Gosling fidèle à lui-même. Un jeu intériorisé qui convient magnifiquement à film comme Drive mais beaucoup moins dans un blockbuster un poil décérébré qui se veut badass et humoristique par instants. Gosling, sans être particulièrement mauvais, peine à livrer ce type de prestation et ne convient pas à mon sens pour un rôle dans un actionner bourrin. C'est terrible également de ne rien faire de Ana de Armas et de Billy Bob Thornton. Quel gâchis !
La cerise sur le gâteau achevant le film d'être ringard est l'arc autour de la petite fille malade qu'il faut protéger avant tout car Gosling a un grand coeur. C'est terrible d'intégrer aussi lourdement du drama au sein d'un divertissement aussi quelconque.
Pour autant, étant un grand amateur de film d'action, je suis capable de passé outre toutes ces maladresses scénaristiques. Elles ne sont pas nouvelles dans l'industrie hollywoodienne. Mais je reste tout de même mitigé car le spectacle, bien que foisonnant, n'est pas toujours à la hauteur. Premièrement, car deux scènes full CGI (le tramway et l'avion), se révèlent assez hideuses. Pourquoi vouloir en faire des tonnes systématiquement ?
Et également, ce qui est de mon point de vue la tare majeure du film, un découpage et une mise en scène aux fraises de la part des frères Russo, toujours autant incapables de filmer de l'action. La spacialisation de la scène en République Tchèque est une catastrophe à ce niveau alors que ça devrait être l'enjeu primordial puisque 3 forces s'affrontent.
Bref, The Gray Man, à la manière des précédents blockbusters made in Netflix, Red Notice et Six Underground, divertit et se laisse regarder, mais se révèle assez insipide et bâclé pour être oublié d'ici la fin de l'été.