Tommy Lee Jones avait littéralement explosé à Cannes à la surprise générale avec son premier film en tant que réalisateur. Trois Enterrements pour deux prix au palmarès. Il revient cette année pour son second film, toujours un western, mais cette fois-ci d'époque.
Mary Bee Cuddy (le retour inespéré et magnifique d'Hilary Swank) est chargée de traverser le pays pour conduire trois femmes ayant perdu la raison vers un refuge dans l'Iowa. L'Homesman du titre n'est autre qu'une femme, donc, aidée par un vagabond qu'elle a sortie d'une mort imminente. Rare sont les westerns mettant en scène une femme forte et indépendante capable d'exercer une tâche que les hommes n'ont pas le courage de s'y confronter. Après le très viril Trois Enterrement qui s'intéressait à une amitié forte entre deux hommes, Tommy Lee Jones laisse la parole aux femme et surtout à son héroïne, qui a plus que du courage pour survivre dans un monde aussi miso que le Grand Ouest de l'époque.
En se séparant de son scénariste de Trois Enterrements, Guillermo Arriaga, devenu un peu trop superficiel avec sa narration sans cesse fragmentée, l'acteur et réalisateur américain a pu largement déployer une mise en scène à la hauteur de son décor. Ce film d'époque est aussi la possibilité à Tommy Lee Jones de montrer l'étendu de son talent de réalisateur sur l'étendu de son paysage désert. C'est magnifiquement filmé, avec un sens du cadre toujours soigné. Il n'y a donc peu à redire sur ce film réussi, avec des comédiens fabuleux. Tommy Lee Jones n'a jamais été aussi dégueulasse et aussi attachant quand Hilary Swank n'a jamais été aussi belle.
La bonne nouvelle est de voir Tommy Lee Jones confirmer son talent de réalisateur. The Homesman surprend de la plus belle des manière avec son statut en sorte de western féministe. Si le film n'a pas l'ambition artistique de figurer au palmarès de Cannes, Tommy Lee Jones mérite entièrement sa place au sein de la compétition en tant que nouvel auteur de cinéma.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cannes 2014