Si les chef-d’œuvres peuvent s'expliquer par un certain nombre d'éléments plus ou moins objectifs, les films le plus pénibles peuvent eux aussi se définir par quelques principes généraux.

Parmi les procédés condamnables, vous trouvez assez fréquemment ce qui peut communément s'appeler le "tire-larme". Utilisé une seule fois, il peut déjà gâter les meilleurs intentions, les films les plus irréprochables jusqu'à l'utilisation du-dit procédé.
Utilisé plus d'une fois, on plonge presque immédiatement vers le téléfilm de M6 du dimanche après-midi.

Personne, jusqu'à présent, et à ma connaissance, n'avait utilisé et étiré le principe sur la quasi-intégralité d'un métrage. C'en est stupéfiant. 1h48 (auquel on peut ôter 10 minutes pleine de générique, là aussi un petit record) de longues plages de violons ponctuées d'égrainage de notes de piano, de ralentis attendus, de retrouvailles annoncées avec la délicatesse de panneaux de signalisations lumineux indiquant des travaux en pleine nuit sur une autoroute borgne, le tout accompagnant une trame plus que prévisible: annoncée.

D'ailleurs, dès les premières secondes, le réalisateur annonce la couleur. Après une rappel historique des évènements de 2004, la mention "ceci est histoire vraie d'une de ces familles" disparait peu à peu pour que ne restent à l'écran que les deux mots "histoire vraie". Au cas où le public serait incapable de lire ou retenir une phrase de plus de deux mots.

La trame du film est entièrement débarrassée de tout enjeu (narratif, esthétique) autre qu'émotionnel. Mais l'émotion, monsieur Bayona, est peu compatible avec la brouette, la truelle et divers autres outils de chantier. C'est un art plutôt fin et casse-gueule, auquel vous n'avez, semble-t-il, compris que son aspect extérieur, sa coquille.

(PS: j'étais prêt à renier tout éclaireur qui aurait mis au delà de 5 à cette...œuvre, autant vous dire que j'ai été plus que rassuré de voir que leurs deux seules notes ne dépassant pas…le 1.
Pour ma part, ayant une étique personnelle, je me devais de doubler leur appréciation)
guyness

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