Drame familial
Outre l'aspect spectaculaire, le film se focalise sur des hommes en détresse. En témoignent les plans rapprochés sur les regards, les scènes d'errances dans des hôpitaux bondés ou au milieu de paysages dévastés. L'allure cataclysmique laisse rapidement place à l'émotion d'une famille séparée qui cherche à se réunir. Le film décline donc à l'échelle d'une famille un drame planétaire et une catastrophe climatique. Souvent, ce point de vue rapproché ne nous donne qu'un aperçu mineur du désastre. On ne comprends pas ce qui se passe. Et le parti pris fait mouche car ce sont des gens seuls, séparés, comme tant d'autres. Ce ne sont pas des héros. Simplement des hommes pris dans les tourmentes de l'horreur. On ne peut que penser au superbe livre, D'autres vies que la mienne, d'Emmanuel Carrère, ou encore à La Guerre des Mondes de Spielberg qui traitent du même sujet, qui est au fond, comment survivre au drame le plus absolu ? Ainsi, si le film est souvent larmoyant, on est forcément un peu sensible à ce drame familial et comme spectateur on imagine ce qu'on aurait fait à leur place et si nous aurions eu la même force de nous retrouver. L'histoire est vraie, elle est touchante. Mais, plus encore, elle est une aventure humaine dévastatrice qu'on ne souhaite vivre que dans les films. Ce qui reste dommageable est pourtant justement cet aspect circoncit. On ne parvient pas à saisir l'angoisse maximale d'un pays dévasté et des millions de gens dans la tourmente.
Vivre la catastrophe
La force du film est donc cette plongée dans le regard de personnes dévastées par le tsunami. Et elle est servie par une Naomie Watts très convaincante et un Ewan McGregor plutôt bon. Le dosage de larmes est correct. L'émotion fait mouche. On reste un peu sous le choc et puis, probablement qu'on oubliera ce film qui, malgré toutes ces forces, manque de nous choquer définitivement.