Documentaire poignant sur Aaron Swartz, un développeur et activiste politique mort trop tôt à l’age de 26 ans (1986 – 2013)..
Le documentaire présente des interviews de son entourage, de sa famille avec quelques extraits amateurs filmés par son père lorsqu’Aaron était enfant..
Épanoui au milieu de ses frères, il est présenté comme un enfant curieux, intéressé par la connaissance et déjà motivé pour la transmettre à son prochain.
A 13 ans, il a codé de son premier site (un « wikipédia like »), puis à 14 ans, il a participé au développement de la technologie RSS au milieu d’autres programmeurs expérimentés.
Il ne s’est pas très bien intégré au système scolaire classique, remettant en cause assez rapidement ses professeurs et le modèle d’éducation. Lui préférait de toute façon s’instruire en allant directement se servir à la source : en lisant des livres.
Un extrait qu’Aaron avait publié sur son blog personnel :


Je réfléchis beaucoup et j’aimerais que les autres fassent de même. Je travaille pour des idées et j’apprends des autres. Je n’aime pas exclure les gens. Je suis un perfectionniste, mais pas au point de m’empêcher de publier. A part pour l’éducation et les divertissements, je n’ai pas de temps à perdre sur des choses sans importance. J’essaye d’être ami avec tout le monde, mais je déteste que l’on ne me prenne pas au sérieux. Je ne suis pas rancunier, ce n’est pas productif, mais j’apprends de mes expériences. Je veux rendre le monde meilleur


Plus tard il a fait un passage à Standford, qu’il a quitté au bout d’un an pour monter sa start-up, qui a fusionné avec Reedit. Après la vente de Reedit, il a ensuite déménagé à San Francisco, mais il n’est pas resté longtemps car il ne se sentait pas à l’aise dans le monde des affaires.
Il était inspiré par Tim Berners-Lee, le principal inventeur du world wide web, qui n’a jamais chercher à tirer un profit personnel de son invention.
Comme son modèle Aaron Swartz était préoccupé par l’intérêt commun. Il analysait le fonctionnement des choses et voulait les changer :


Dans l’ancien système de diffusion, on était fondamentalement limité par la disponibilité des fréquences. On ne pouvait envoyer que 10 chaines télé sur les ondes.
Sur internet, tout le monde peut avoir sa chaîne. Chacun peut créer un blog, ou une page myspace. Chacun a la possibilité de s’exprimer. Ce que l’on voit désormais ne dépend pas de qui a accès aux fréquences mais de qui contrôle la manière dont on peut trouver les gens. Vous savez, le pouvoir commence à se concentrer sur des sites comme Google, qui sont des sortes de guides qui vous indiquent où vous souhaitez aller sur le web. Ces gens qui vous fournissent vos sources d’information. Donc ce n’est plus uniquement certaines personnes qui ont le droit de parler, maintenant tout le monde a le droit de parler. La question est de savoir qui est entendu..


Rapidement il va avoir des problèmes avec la justice, avec notamment l’affaire JSTOR, dans laquelle Aaron est accusé d’avoir dérobé des documents scientifiques via le réseau du MIT pour les mettre ensuite à disposition du public..
Arrêté par le FBI, la lourde procédure pénale menée par le gouvernement américain à son encontre a sans doute été une des raisons de son suicide, qui eu lieu quelques années plus tard..
Entre temps, il aura tout de même participé à la mobilisation du public contre le SOPA, qui fut abandonnée.
Un film « hommage » dont le point de vue est sans doute peu objectif mais l’individu le mérite, lui qui se souciait avant tout de l’intérêt commun. Un lanceur d’alerte qui devrait être une source d’inspiration pour tout le monde.
Et si on ne doit garder qu’une seule chose de lui, ce sera son Manifeste de la guerilla pour le libre accès. A lire.


critique publiée sur https://boulimiedeculture.wordpress.com/2015/03/08/the-internets-own-boy/

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le 1 juin 2015

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