Voir le film

Un film nostalgique qui fait honneur à une époque et qui lui rend hommage. En effet les films de Scorsese ont marqué toute une génération, ce réalisateur a marqué un tournant dans les films de gangsters et sans le cinéma. Sa pâte est partout, dans ses dialogues jonchés de jurons ("Le Loup de Wall Street" est le film qui en contient le plus au monde) dans sa caméra perçue comme une narratrice à part entière...
Et on ne compte plus les autres révolutions qu'il a apporté à ma vision du cinéma et peut être aussi à la vôtre.
Ce film illustre la vie d'un gangster qui a toujours fait couler le sang sous les ordres de ses supérieurs, un homme pour qui la violence n'a plus aucun secret, un homme qui règle tous ses problèmes avec celle-ci, mais quand viennent les problèmes de famille, il préfère juste les fuir et retourner à son "boulot". Il a toujours voulu apporter le confort à sa famille pour qu'elle ne manque de rien, mais à quel prix, à celui d'ôter des vies sans scrupules, et puis surtout, si sa famille n'avait pas tout simplement besoin juste de lui et pas de ce qu'il leur apporte ?
Il met sa propre vie de côté et vend son âme au diable pour satisfaire sa famille qui au final ne l'est même pas. Il s'oublie lui même et ne sait pas vraiment qui il est, au point de s'auto-indentifier comme un simple criminel avec pour seul motivation de gagner son blé, et cette motivation l'accompagnera quasiment tout au long de sa vie. Il y a bien des remises en question et des regrets mais ils ne surgissent qu'à l'approche de trépas, car il se rend compte que face à cela, il ne peut rien, la mort est aveugle et incorrompue, son argent, sa force... Rien ne fait le poids contre la fatalité finale. Simple vendeur de viande, il a voulu monter les échelons car son salaire ne lui convenait pas, mais en faisant cela de cette manière il a juste commandé un aller simple pour l'enfer et c'est ça que le film veut illustrer, c'est l'indifférence d'un homme lorsqu'il donne la mort aux autres pour des vanités, mais la peur face à la sienne. Un homme qui d'apparence connaît si bien la mort, ne sait en réalité pas ce qu'elle est vraiment. Il se rend également compte du temps qu'il a passé pour courir après des calomnies (argent, pouvoir, reconnaissance etc...) au lieu de passer du temps avec sa famille, tellement que sa dernière volonté était de parler à sa fille. (je vous rassure ce n'est pas un spoil).
Tous ces éléments nous laissent peut être supposer que, tels l'œuvre de Charles Allan Gilbert, ses derniers mots étaient peut être "All is vanity".

jackassboy
9
Écrit par

Créée

le 28 mai 2020

Critique lue 174 fois

Critique lue 174 fois

D'autres avis sur The Irishman

The Irishman
Vincent-Ruozzi
8

Le crépuscule des Dieux

Lèvres pincées, cheveux gominés, yeux plissés et rieurs, main plongée dans sa veste et crispée sur la crosse d'un revolver, Robert De Niro est dans mon salon, prêt à en découdre une nouvelle fois. Il...

le 29 nov. 2019

152 j'aime

10

The Irishman
Moizi
5

Quand la technologie saborde un film

Le problème avec The Irishman c'est son rythme (entre autres). Scorsese a envie de peindre, non pas des maisons, mais la vie de son personnage principal et en toile de fond l'histoire de l'Amérique...

le 28 nov. 2019

101 j'aime

19

The Irishman
RedDragon
5

Une époque révolue...

Désolé Mr Scorsese, je n'ai pas accroché, je m'en excuse. Déjà, cela commence avec quelques plans sur une maison de retraite médicalisée, ce qui annonce clairement la couleur, et puis Al Pacino,...

le 28 nov. 2019

87 j'aime

45

Du même critique

Insidious
jackassboy
8

Glaçant et génial

Une banale famille déménage dans une grande maison où tout semblait parfait jusqu'à ce que leur fils tombe dans un coma inexplicable. Les médecins étant impuissants, ils décident de se tourner vers...

le 26 mai 2020

2 j'aime

MVP
jackassboy
7

Gain en expérience flagrant

Malgré les retours mitigés autour de cet album, je le trouve assez intéressant, en effet après l'album "Double V" en 2017 ayant rencontré un certain succès (disque d'or et de platine) Mister V fait...

le 3 févr. 2020

2 j'aime

2