Quelques années après avoir vu la version de 1967 de Katsumi Nishikawa, Je découvre la version de 1933, la première à adapter le classique de Yasunari Kawabata et souvent citée comme étant l'une des meilleures parmi la dizaine d'adaptations cinématographiques ou télévisuelles.
Elle m'a paru en effet supérieur à la version 1967 qui était un peu académique (dans mon souvenir). Ici, le style de Gosho est beaucoup plus dynamique avec un découpage très alerte et des cadrages variées qui mettent magnifiquement en valeur la campagne montagnarde et côtière de la région. C'est particulièrement éclatant durant le premier tiers où les extérieurs sont tous mieux exploités les uns que les autres.
L'histoire se ressert ensuite sur les personnages en se rapprochant davantage d'eux avec plus de séquences en intérieurs. Ce sont donc les comédiens qui passent en avant pour subtile interprétation à commencer par une Kinuyo Tanaka toute jeune. Cette partie souffre malheureusement de l'absence d'accompagnement musical puisqu'elle repose beaucoup sur des chansons ou des interprétations de la troupe itinérante. Ca manque ainsi un peu de vie, rapidement compenser par le dernier acte forcément lyrique et poignant pour des adieux filmés une vibrante délicatesse, teintée d’amertume sur la condition qui attend l'infortunée héroïne.


Avec une musique (ou mieux un benchi) et une copie moins fatiguée que celle qui se trouve facilement sur le net, ça aurait été encore mieux. Ca ne m'a pas empêché de beaucoup apprécié ce classique des années 30 et d'un cinéaste où tout reste encore à découvrir.

anthonyplu
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le 12 janv. 2018

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