Le film se décompose en trois parties, quasiment indépendantes l’une de l’autre.
La première partie, celle qui relève de la science-fiction pure, est géniale de par son concept même. C’est la description de la lente agonie d’un monde, écrasé par l’omniprésence autant que par l’absence d’un mystérieux Chuck, comptable à la retraite. C’est tout à fait dans l’esprit de Philip K. Dick, et c’est probablement la meilleure adaptation d’un livre que Philip K. Dick n’a jamais écrit (avec Southland Tales). Cette première partie prouve que l’on peut adapter Ubik au cinéma. Donc il faut adapter Ubik ! D’ailleurs, Mike Flanagan, par son respect des œuvres qu’il adapte et sa générosité, est un parfait candidat pour le job.
La deuxième partie est sympathique, que l’on pourrait résumer par un numéro de danse qui redonne foi en l’humanité. Elle est critiquable sur certains aspects, notamment la voix off envahissante, mais puisqu’il s’agit d’un parti pris de mise en scène, on lui pardonne.
La troisième partie, par contre, sur l’enfance de Chuck et son apprentissage de la danse, en parallèle de sa découverte mystérieuse de la chambre de la mort, est franchement peu inspirée et caricaturale. On a l’impression qu’au-delà de l’évidente niaiserie du propos, plusieurs idées sans réel lien entre elles ont été accolées, et puis… démerde-toi avec ça.
À voir, rien que pour la première partie, assez exceptionnelle, et pour la générosité du réalisateur, indéniable et déjà présente dans sa suite de Shining : Doctor Sleep.