Très très très grand film.

Parce que tout y est bon.

L'ambiance, ne ressemblant à nulle autre, brillamment rendue, fiévreuse, pleine de mouches et de chaleur, de noël sous la canicule (mais aux chandelles !), aux orages magnifiés et à la chaleur terrassante.

La musique de Nike Cave et Warren Ellis, qui signait alors la première des trois BO magnifiques dont ils allaient être les auteurs: "the proposition", donc, puis "l'assassinat de Jesse James par le lâche Robert ford" et enfin "La route".

Le scénario, de Nick Cave. Après s'être montré un compositeur chanteur hallucinant alternant la ballade magnifique et crépusculaire (hmm, un bon terme de critique Inrock, ça...) à la frénésie la plus bandante et déchainée, après s'être montré comme un réel auteur de réels putains de romans ("Et l'âne vit l'ange", et surtout "la mort de Bunny Munro"), voilà le troisième versant de Nick: Cave, le scénariste.
PUTAIN J'AIME CE MEC !!

L'histoire, les personnages, complexes, torturés, chacun avec sa trajectoire propre qui évolue au fil de l'intrigue sans que jamais on puisse se dire: mais quel salaud celui-là... A part peut-être Fletcher, mais qui sera celui qui, évidemment, s'en sortira le mieux.

Les acteurs, fabuleux, avec des compositions magnifiques, Guy Pearce, John Hurt, Ray Winstone, Emily Watson... même Danny Huston tient là un rôle à sa mesure !

Quelques scènes, inoubliables sitôt le générique de fin achevé. Ou comment une fratrie peut provoquer un mélange vertigineux d'émotions. Ou comment un repas de noël tourne au règlement de compte familial le plus extrême.

Et puis il y a ces accès de violence, tétanisant d'intensité, qui nous font vivre chaque instant de vengeance avec une pulsion coupable, avant que l'on ne se ressaisisse et qu'on ne réalise trop tard qu'ils ne mèneront qu'a d'autres actes tout aussi radicaux, et qu'on prenne alors conscience de toute l'étendue de l' absurdité de la loi du talion.

The proposition, un voyage dont on ne revient pas indemne. Ces mots, trop souvent utilisés, ne signifient rien.
Par contre, voir ce western atypique, définitif, d'une richesse infinie, est lourd de sens.

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le 22 févr. 2011

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guyness

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