The Revenant est une claque. Une claque cinématographie totale.
L'image, la caméra, la bande son, l'histoire et les acteurs: tout est exceptionnel.


J'ai lu plusieurs critiques sur le film, et ce qui m'a le plus marqué c'est que le film est défini comme un western. Et oui, c'est un duel entre deux hommes, deux colères, deux rages. La rage de vivre.


Le film est lent, prend son temps pour sublimer le tout. Des plans séquences magnifiques et vertigineux comme la première bataille. Cette lenteur qui se fait vraiment ressentir en milieu de film est un choix de réalisation. Le film étant si abouti, ce n'est pas une erreur mais une volonté de nous faire endurer d'une certaine manière le calvaire du héros de revenir d'entre les morts pour venger la mort de son fils. Une ascension longue et douloureuse.
DiCaprio sort encore une performance incroyable, il a certainement l'une des filmographies les plus belles et homogènes possibles. Bravo Monsieur. A son côté, Tom Hardy un des futurs grands du cinéma (si il ne l'est pas déjà) qui refuse de jouer dans Suicide Squad pour donner la réplique à DiCaprio. Un choix, mais un choix réussi à la vue du film.


L'histoire ne peut être plus simple, un homme qui en poursuit un autre après l'avoir enterré vivant et assassiné son fils devant ses yeux. Pas besoin de chercher plus loin, c'est simple et ça fonctionne. Derrière se cache tout de même plusieurs thèmes comme la vengeance, la croyance, la survie et surtout un pan historique survoler dans son traitement mais présent. Flashbacks, métaphores et symboliques sont au rendez-vous. Et je dois bien avouer avoir eu besoin de deux visionnages pour cerner le film complètement.


La scène la plus marquante est le rêve de Douglass où il entre dans une église détruite. Les murs tiennent qu'à moitié tout comme les peintures rongées par le temps. Il y voit son fils. Son fils adulte qui est mort quelques jours auparavant. Il se retourne du mur du fond et vint enlacer son père.
A cet instant, sur le mur du fond de l'église, le Christ avec sur sa droite un trou dans le mur. Un trou faisant office de passage vers l'au delà symbolisé par les grandes plaines qu'on peut apercevoir. Le fils va passer ce mur mais Douglass est condamné à vivre.
Pour argumenter mes propos, au début de cette scène, la cloche de l'église vacille et sonne. Le vent ne peut pas faire bouger autant une architecture en fer de ce point.


Il y aussi la présence d'un plan filmant le haut des arbres et le ciel. Les arbres tanguent violemment sous la pression du vent mais ne se plient pas. Se réfère à la phrase que citait la femme de Douglas ou ce dernier à son fils lorsqu'il eu le visage brulé. Puis Hawk guand Douglass était tiré par ses compagnons. Plan présent avant chaque épreuve que va traverser DiCaprio


Un point que j'apprécie particulièrement, c'est le côté cru du film. Violence et hémoglobine sont de la partie. Quand dans un film il y a un mort mais pas de sang, je trouve ça complètement irréel et ça me fait sortir du film immédiatement. Je ne veux pas dire qu'il faut du sang comme dans Kill Bill, mais Avengers pour ne citer que lui, ça me soule. Des coups de poing de folie, pas une goutte de sang.
Ici, la violence est de mise. Une violence crue et parfois vicieuse. Des flèches dans le cou, des hommes aux testicules coupées, des doigts coupés... C'est vraiment sombre, et pour moi vraiment prenant. Un réalisme encore une fois propre au film et à la volonté du réalisateur.


Après 2h30 de film, le combat final pointe le bout de son nez. Et le film déjà au top monte encore d'un cran. Violence extrême, rage et vengeance. C'est juste incroyable de voir une telle tension dans un duel. Les deux acteurs sont possédés et offrent des performances inoubliables.
Et ce plan final, magnifique. Le tout pour aboutir sur une fin ouverte quant au sort du héros.


Pour ma part, je pense que DiCaprio est mort également. Plusieurs raisons à cela : au début du duel final, le soleil vient balayer le fond du paysage, comme la lumière après un long chemin sombre.
A la fin du combat, quand Fitzgerald se fait scalper et tuer par les indiens, Douglass est assit en regardant la scène. Une fois les indiens passés à côté de lui en l'épargnant, il était toujours à la même place. Puis un plan montre cet emplacement avec une trainée de sang vers l'eau et DiCaprio disparu de la rive. Est-ce le sang de Tom Hardy quand il fut trainer dans l'eau ou celui aussi de DiCaprio qui, en ayant eu sa revanche, se donne la mort car sa vie n'a plus de sens ? Son fils ne reviendra pas pour autant comme le dit si bien son ennemi.
Et enfin lorsqu'il voit sa femme dans la dernière scène, il pleure. De joie ? De tristesse ? Les deux sont possibles selon si on le croit mort ou non. Dans mon cas, il est heureux de la voir enfin du même côté, dans la mort. Puis nous fixe nous. Il brise le 4ème mur d'une certaine façon car étant mort il peut se le permettre. De plus, tout le film, le réalisateur a voulu donner au film un côté très réaliste. Donc un regard fixe caméra n'est pas vraiment justifié. SI il est mort par contre, il peut se le permettre


Petite mention au combat contre l'ours dynamique à souhait et filmé comme jamais auparavant.
Et aussi à la bande son discrète mais qui parvient avec un thème a poser une ambiance lourde et somptueuse à la fois.


DiCaprio, tu tiens peut être ton Oscar, tu le mérites.


Merci

Provehito
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le 13 janv. 2016

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Provehito

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