Encore un très bon film d'Innaritu, mais est-ce vraiment le chef d'oeuvre annoncé qui offrira enfin son oscar à DiCaprio? Si le film est incontestablement une réussite visuelle, quelques réserves sont tout de même à prendre en compte.


Les points positifs sont nombreux.
Tout d'abord, et c'est même une raison suffisante de voir le film, The Revenant est visuellement magnifique. Chaque plan est travaillé, les plans séquences, une des forces du réalisateur, sont comme toujours à couper le souffle. Les paysages (le film a été tourné au Canada), rudes et enneigés, imposent au film son ambiance de survival movie de l'extrême.


L'autre force du film, c'est évidemment DiCaprio. Comme toujours excellent, il incarne un personnage qui fait plaisir à voir: un vrai trappeur américain de l'époque.
La complexité du personnage est résumé dans la relation qu'il a avec son fils:


si l'attachement qu'il porte au seul rescapé du massacre de sa famille est au centre de cette histoire de revanche,


il nous est épargné le rôle du père hollywoodien doux et aimant, faussement moderne (comme on avait pu voir dans 12 years a slave). Ici, la relation père-fils est à l'image du quotidien d'un chasseur dans l'Amérique du Nord encore sauvage: brute et parfois violente.


Mais si DiCaprio filmé par Innaritu dans les montagnes canadiennes suffit largement à faire de ce film un vrai plaisir de cinéma, quelques défauts viennent cependant gâcher l'enthousiasme du spectateur,
et notamment les personnages secondaires, un peu plus grossiers, dont un méchant vraiment très méchant.


Lâche, violent, voleur, il n'ouvre la bouche que pour parler de ces meurtres passés ou à venir.


Tom Hardy se donne un mal fou pour rendre son personage inquiétant, à la limite de la folie (il s'en sort d'ailleurs plutôt bien) mais un peu de nuance aurait été la bienvenue.


Enfin, le film a une volonté de grandeur, et si cela fonctionne la très grande majorité du temps, certaines scènes risquent à quelques moment de basculer dans le grotesque.


L'endurance excessive de Glass face au danger incessant (on n'est pas loin de Gravity), les grandes paroles sages de l'Indien qui le secoure, et même le tout dernier plan du film où DiCaprio brise étrangement le quatrième mur.

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le 2 janv. 2016

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