Résumé du film


Hugh Glass, un trappeur servant de guide à des hommes blancs venus chasser en territoire Indien, est grièvement blessé après avoir été violemment attaqué par une ourse. Abandonné par ses équipiers et laissé pour mort par l’un d’eux, Glass refuse de mort. Surtout pas en ayant vu son fils assassiné sous ses yeux. Seul, armé de sa simple volonté, assoiffé de vengeance, porté par l’amour de sa femme et de son fils décédés, Glass entreprend un long voyage dans un environnement hostile sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Notre héros devra lutter contre sa survie dans ce climat glacial comme la mort.
Infos sur le film


Réalisé par Alejandro Gonzalez Inarritu
Avec Léonardo DiCaprio, Tom Hardy, Will Poulter, Domnhall Gleeson
Genre : Aventure, Western
Film Américain
Durée du film : 2h35 environ
Interdit aux moins de 12 ans


Après nous avoir bluffé d’un point de vu technique avec le film Birdman, le réalisateur Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu tente une nouvelle expérience cinématographique avec The Revenant. Nous quittons le théâtre de Broadway pour nous enfoncer dans une Amérique sauvage accompagnée d’un climat glacial. 12 nominations aux oscars 2016, 3 oscars remportés dont l’oscar du meilleur réalisateur pour Alejandro Gonzalez, l’oscar de la meilleure photographie pour Emmanuel Lubezki et ENFIN, l’oscar du meilleur acteur pour Léonardo DiCaprio. Même chose du coté des Golden Globe, quelques semaines avant les oscars. Trois Golden Globe remportés : Meilleur film dramatique, meilleur réalisateur et meilleur acteur dans un film dramatique, notre film n’était même pas encore sorti sur les écrans qu’il faisait déjà fureur. The revenant c’est un récit sur la survie, la vengeance d’un homme qui a tout perdu et qui parviendra par miracle à échapper à la mort. Dans des montagnes où sévissent un froid meurtrier, des tribus indiennes hostiles et des bêtes sauvages dangereuses, notre héros se lance à la poursuite du meurtrier de son fils. Tourné en décors naturels, filmé des mains de maitre en multipliant les plans séquences permettant de nous montrer sous tous les angles divers séquences impressionnantes, The revenant est une nouvelle expérience cinématographique qu’il faut impérativement voir même si, vous le verrez, les scènes choc seront légion.


L’Amérique sauvage et glaciale, comme si vous y étiez


Paysages somptueux, neige épaisse, bruit de la pluie et des ruisseaux, effets de lumières saisissants grâce à un tournage en lumière naturelle, une manière de filmer qui, par moments, ressemble à la mise en scène poétique et métaphorique d’un certain Terrence Malick, Film tourné dans des conditions climatiques extrêmes avec quand même des températures descendant jusqu’à -40 degrés, on a le sentiment pendant que les heures défilent de ressentir le froid parcourir notre corps. C’est sûr, c’est psychologique mais ça prouve que le travail a été parfaitement fait. On se sentirait presque coupable d’être au chaud dans la salle de cinéma et installé confortablement dans notre fauteuil en nous goinfrant de sucreries.


Notre histoire se place tranquillement en nous présentant dès le début le personnage que nous suivrons tout le long du film, Hugh Glass « Léonardo DiCaprio », un homme ayant perdu sa femme lors d’une attaque. Nous faisons par la suite un saut dans le temps où Glass est un trappeur servant de guide à un groupe de blancs venus chasser au péril de leur vie en territoire Indien. Seulement 6minutes ce sont écoulées et déjà le spectateur fait face à un des plus beaux plan séquence jamais réalisé : une violente attaque du camp des blancs par les Indiens. De lourdes pertes « Trente-trois hommes qui périssent pendant l’attaque du camp », cette longue séquence est violente, agressive et sauvage. Le fait de filmer en plan séquence « sans coupure de la caméra» nous permet de voir cette séquence sous tous les angles sans en perdre une miette.


C’est violent oui, mais qu’est ce que c’est bien filmé. Après un petit temps mort de quelques minutes, survient une autre scène déjà mythique et que vous avez pu voir dans la bande annonce du film : l’attaque de l’ours sur notre héros. Encore de la brutalité mais saisissant de réalisme. Et ce ne sera qu’un début à quelque chose d’aussi gros. Une chose qui était important à vous annoncer: si vous voir des castors dépecés, un héros manger cru du foie de bison puis dormir dans une carcasse de cheval vous donne des hauts le cœur, accrochez vous. Je vous rassure, tout est truqué. D’ailleurs si on regarde très attentivement et presque à la loupe, certains animaux sont même numériques.


Un survival extrême mais magnifique


Notre film, même s’il comportera beaucoup de scènes choquantes avec un héros se battant pour survivre à ses blessures mais aussi au froid et à la faim ou bien encore des bêtes sauvages malmenées, aura droit aussi à des scènes plus lentes, permettant de retrouver son sang froid. Bizarrement, les scènes violentes provoquent une sensation différente de ce que l’on espérait. Cette envie de ne pas cacher ses yeux devant ce carnage ou cette véritable souffrance éprouvante de notre personnage se fait ressentir. Qu’importe que ce soit dur à regarder ou non, on est curieux de voir ses situations jamais vues au cinéma se déroulant devant nos yeux.


Parce qu’il ralentissait le groupe, Glass est laissé pour mort par un des hommes, John Fitzgerald »Tom Hardy » qui tuera sous ses yeux son fils.
Quelques temps plus tard, c’est un vrai miracle, Glass, qui avait été enterré vivant, est en vie »comme quoi il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoie tué ! » et se lance à la poursuite de Fitzgerald assisté par le jeune Bridger « Will Poulter » qui ne voulait pas abandonné Glass. Fitzgerald qui a menti à Bridger sur le fait que Glass était mort de ses blessures ne sait pas que l’homme est en vie. Ce mensonge ne fera-t-il pas défaut au personnage ?


« On est tous des sauvages ».


DiCaprio ne sera pas le seul acteur à bluffer le spectateur. Que ce soit le méconnaissable, brutal au passé sombre Tom Hardy « Mad Max Fury road », le naïf et novice Will Pouter « Les Miller, une famille en herbe », le capitaine du groupe de trappeurs interprété par Downhall Gleeson « le général Hux dans Star Wars épisode 7 », notre film comporte d’excellents seconds rôles. La vengeance ne sera pas que du coté de notre héros principal mais aussi du coté des Indiens trahis, dépossédées de leur terre et de leurs biens, leurs femmes violées par les hommes blancs, on comprendra donc pourquoi ils sont tellement hostiles vis-à-vis d’eux. Se pourrait-il qu’ils s’unissent à la quête personnelle de Glass ?


Vous pensiez que le scénario était simpliste ? Détrompez-vous, il y a plein de lectures possibles et différentes avec des thèmes comme la résurrection bien abordés. Même du coté des nombreuses scènes de flashback quelque peu mystiques ont un message caché derrière. A vous de le trouver.


Léo le miraculé


Après Seul au monde qui voyait un Tom Hanks livré à lui-même sur une ile déserte, après une Sandra Bullock seule et perdue dans l’espace, c’est au tour de Léonardo DiCaprio de lutter pour sa survie. On n’imaginait pas, des années auparavant voir l’acteur interprété un personnage de cette veine. Il est loin le temps du Léo pure et rebelle dans Titanic. L’acteur a parfaitement mérité son oscar. DiCaprio a souffert le martyre pendant le tournage qui c’est étalé sur 9 mois.


Manger cru du foie de bison, bave aux lèvres gercées et desséchées, a failli perdre ses yeux à cause de ses paupières gelées provoquées par le froid, notre acteur a autant souffert que son personnage. Cris sauvage, grognements, souffrance, haine et vengeance lisibles sur son visage, blessures et cicatrices nombreuses, DiCaprio est habité physiquement et mentalement par Hugh Glass. Une performance exceptionnelle, l’acteur est brillant.


Comment notre héros a-t-il déjoué les plans de la faucheuse après cette terrible attaque d’ours qui aurait du le laisser pour mort ? On ne sait pas par quel miracle c’est arrivé mais notre héros ne ressemble plus à un homme. Il est devenu une sorte de spectre impossible à tuer une deuxième fois mais souffrant physiquement, muet, il revient à la vie pour une seule chose : se venger de la mort de son fils et tuer le responsable. Seulement est-ce la solution ? Cette question aura droit à sa réponse mais, vous vous en doutez, à la fin du film.


« Je n’ai pas peur de mourir, je suis déjà mort ».


Léo Vs l’ours


Une des séquences cultes du film : l’attaque d’une ourse qui laissera presque pour mort notre personnage principal. Vous allez rire mais on pourrait très bien scinder cette séquence en 3 parties. Plutôt 3 rounds. Et nous avons lors de la fin du troisième round NOTRE vainqueur « qui n’aura pas remporté la ceinture du championnat du monde de poids lourds ». Que ce soit du coté du personnage de Hugh Glass ou bien de cette ourse voulant simplement protéger ses deux oursons, aucuns des deux ne semblent vouloir lâcher prise. Gorge tranchée par les griffes aiguisées de l’ours, coupures profondes sur le dos et le torse, morsures, coups de griffes, piétiné par ses gigantesques pattes velues, Glass va passer les 5minutes les plus éprouvantes de sa vie « et je ne parle même pas de l’après bagarre dont le spectateur aura bien du mal à tout regarder ». Nous aussi.


Une séquence terriblement réaliste, on est autant tétanisé que Glass, on a presque du mal à imaginer que l’ours n’était en fait qu’un cascadeur vêtu d’une combinaison bleue et portant une tête d’ours. Glenn Ennis, notre cascadeur a dût regarder plusieurs vidéos sur cet animal afin de s’imprégner de sa manière de bouger. Bien sur lors de cette séquence, des câbles et un faux arbre ont été utilisés pour rendre cette séquence réaliste. Séquence éprouvante pour notre cascadeur qui devait faire une chorégraphie complexe et bouger en tenant compte de la mobilité du personnage de DiCaprio qui sera jeté contre un arbre, roulé, trainé, secoué dans tous les sens et frappé. Il est presque impossible de voir ses trucages numériques, un véritable exploit.


Même si le film aura quelques longueurs, ses scènes s’avéreront importantes afin de crédibiliser notre histoire et donner de l’intérêt à sa narration. Notre héros ne va pas crapahuter les montagnes avec l’état dans lequel l’ourse l’a laissé. Je précise de plus que le froid, les blessures commençant à pourrir, la faim et le fait d’avoir été enterré vivant, ne permettront pas à Glass d’avoir une mobilité normale. D’où le fait qu’il sera surtout question de survie. D’ailleurs on pourrait plutôt dire que Glass ne se bat pas pour survivre, il se bat pour pouvoir se venger.


« Mon cœur saigne mais la vengeance appartient au créateur ».


En conclusion, The revenant, en plus d’être un film immersif, respire autant la mélancolie que la brutalité. A travers les 2h35 de film, plusieurs thèmes seront explorés : la perte d’un être cher et comment aller de l’avant, la vengeance et comment parvenir à aller de l’avant, le dépassement de soi alors que notre corps est dans un état déplorable, et jusqu’où un homme est prêt à allé pour survivre face à un climat frigorifique et hostile. Des petites longueurs pouvant freiner certains spectateurs, des scènes de flashback mystiques un peu redondantes, ce ne seront que les deux seuls éléments négatifs du film. Pour le reste, que ce soit sa mise en scène, sa manière de filmer, cette prouesse visuelle et réaliste au maximum, ses dialogues forts, ses paysages et ses musiques autant mélancoliques que terrifiantes, The revenant est un film qu’il faut voir au cinéma. Les scènes choc étant nombreuses, le film demeurera impressionnant à voir ne permettant pas d’être regardé par des âmes sensibles. On applaudira le travail de l’équipe du film mais aussi ses acteurs et actrices s’étant prêtés au jeu. Mais surtout, on applaudira Léonardo DiCaprio qui aura, avec ce film, joué le rôle le plus éprouvant physiquement et psychologiquement de sa carrière. On ressentira parfaitement la lutte de son personnage pour survivre. Magistralement filmé, The revenant est un grand film d’aventure épique qui restera gravé dans nos mémoires.

Jay77
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le 11 mars 2016

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Jay77

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