Un objet curieux, qui se veut lui-même par sa boursouflure une critique du monde dont il émane, tout en le respectant.
Car The Square dénonce en diverses saynètes la vacuité et l’absurdité du monde de l’art moderne. Attention, pas tellement des oeuvres en elle-même — bien q’un peu — mais surtout de ceux qui l’entourent : artistes, public, journalistes, musées.
Östlund s’engage sur plein de pistes intéressantes, autant de critiques de la société que de l’individu, tout en conservant un style mordant et inclassable, pour nous laisser en permanence en alerte
Là où le film déçoit, c’est par son manque de fil rouge. Il présente les diverses aventures de Christian, en divers tableaux sans conséquences ni causes, décorélés, parois inutilement cru, souvent étrange. Le film laisse donc sur sa faim, car il n’offre qu’une multitude de facettes d’un objet, sais qu’on en connaisse sa nature ni sa finalité.
On peut se poser alors une dernière question : le film devient-il ce qu’il dénonce (vanité, prétention et élitisme de l’art moderne) malgré lui ou intentionnellement, comme une dernière mise en abyme ?