Comme dans The Fire Barrier tourné la même année, le script est très balisé (un propriétaire corrompu cherche à s'approprier des terres voisines) mais pas mal de touches plus originales relèvent le niveau. Il y a déjà ce contexte assez rare des traumatismes qui provoquent des crises d'hystérie lors de bruits inattendus ou trop forts, sujet peu traité de manière générale au cinéma. Et puis à un niveau plus modeste, le héros est certes habile de ses poings mais c'est un piètre cowboy qui se retrouve employé en cuisine et qui ne fera jamais usage d'armes à feu.
Par contre, la sous-intrigue sur l'héritage et la falsifications des documents est très obscurs et à peine compréhensible. La copie survivante (56 minutes) étant incomplète, c'était peut-être plus clair dans la version d'origine. J'ai trouvé la réalisation moins vive malgré quelques beaux cadrages extérieurs et un combat dans une pièce obscure joliment photographié. Wyler m'a semblé plus à l'aise dans les moments légers (excellent duo danse autour du fourneau) et ses moments d'intimité. Les combats à mains nues sont trop accélérés et répétitifs dans leur configuration pour être satisfaisant d'autant que la guérison du "malade" n'est pas du tout crédible. Reste un ou deux plans assez spectaculaires de galop (et un impressionnant saut de Fred Humes pour atterrir sur son cheval).
Finalement, j'aurais préféré que le film se limite à l'amitié entre les deux anciens soldats plutôt que de basculer vers le western conventionnel.