John Carpenter, réalisateur de génie, a l'art de faire tout avec rien. Comme Fog (oh mon Dieu, du brouillard !), Christine (la voiture tueuse) ou Halloween (le premier repose, quand même sur un banal meurtre et une dérive psychologique, rien de bien neuf sous le soleil). Cependant, la constante de Carpenter, c'est de faire quelque chose qui se tient. Mais vraiment. Et qui semble logique.
En le voyant, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec Alien VS Predator. Et de me dire que Paul W.S. Anderson (et le président de Dark Horse) ne s'étaient vraiment pas cassés le cul pour leur film de 2004 en faisant, grosso modo, un remake de The Thing. Une chose sous la glace, qui est là depuis "hundred thousands years" (oui, j'ai regardé le film en VO), mais que, en même temps, Carpenter avait un peu repris le concept d'Alien (le concept du Chestbuster, notamment). Bref, ça remake et ça se fait remaker, le problème est réglé.
Le huis-clos est vraiment imposant, puisque, perdus au milieu de l'Antarctique, les scientifiques sont seuls au monde (pas de radio), la seule source de vie humaine qu'ils rencontrent, c'est soit de la chair morte soit un type complètement fou. Carpenter, comme dans Halloween, nous emmène dans les méandres de l'esprit humain, là où le cinéma populaire n'ose pas aller, de peur d'ennuyer, ou de faire peur. De plus, le trash de ce film amène un plus à l'horreur : on est, nous aussi, au coeur du huis-clos, et pas ailleurs, en train de regarder huit personnes (ou presque) se faire massacrer par un truc qui vient de loin.