Vous reprendrez bien un peu de trippes, mon cher Watson ?!

J’ai eu la chance de voir ce film en restauré au cinoche dans une salle remplie de fans avec des T-shirts chien Loups et des tatouages à l’effigie de John donc peut-être que ça a pas mal joué mais y’a tout dans ce film : des effets spéciaux de dingo à la loup garou de Londres, un chien qui joue super bien, Kurt Russell qui a encore limite des traces d’acnés tellement il est encore tout neuf, le tout saupoudré de paysages de cocaïne et de onze mille litres de faux sang.

Donc ils sont tous là au chaud dans leur station entre couilles. On sait pas trop ce qu’ils foutent au pôle nord ou sud (qui s’en fout ?) mais ils ont leur routines, y’a deux équipes : la team des fumeurs de joint qui matent la télé et l’équipe bourbon, carte et échecs dont fait parti le bad boy qui aurait dù mettre son cavalier en C12 aka Kurt Russel/Jim Morrison. Les dialogues sont pas ouffissimes mais par contre, les quelques scènes d’intérieurs où ça joue au poker sans un mot où ça fume où ça picole avec une lumière et des couleurs chaleureuses, on y croit et ça contraste vraiment avec les plans d’extérieur et la belle scène Pedigre Pal orchestré par « ce mec pas connu » qui s’appelle Ennio Morricone qui aurait bouffé Moroder qui aurait sniffé Carpenter avec le chien qui mérite un Os-car. Faut le voir courir dans la neige, même pas besoin de ralenti, il assure à chaque plan on croit qu’il a 150 de QI, qu’il cogite, grosse presta.

Je pense que c’est un des seuls films que j’ai vu (la flemme de vérifier) où y’a pas l’once d’une histoire d’amour ou de cul ou de désir non avoué. Pas de chichi, ni d’introspection ici. Normal en même temps, vous me direz y’a pas une seule gonzesse à 1000 km à la ronde et à cette époque-là ça existait pas encore l’homosexualité à Hollywood. Ça m’a un peu rappelé une nouvelle dans le festival de la couille de Palahniuk quand il fait un reportage dans un sous-marin. Là on y est dans ce sous-marin à la Abysse, complètement isolé, hors du temps où le seule vague échos d’une chose féminine c’est un jeu d’échec électronique qui émule la vague voix robotique de la femme de Bender.

Et finalement le seul personnage féminin c’est peut-être la bestiole, la chose comme il disent qui va perturber la routine et amener un peu d’ambiance, se les taper un par un par tous les trous au sens propre et au figuré. Qui va leur rappeler et bien leur que nous ne sommes que du boudin noir et du calcium.

Après ça part en 10 petits nègres, on sait pas qui est la bestiole ou qui sont la bestiole, on est berné, on se fait avoir. On se dit c’est le Carl, ben c’est pas le Carl (à moins que..) et puis pendant qu’on cherche, ça part vite en vrille. Quand la bébête commence à faire des siennes c’est-à-dire rapidos, ça fout bien les jetons et en même temps c’est hyper généreux en terme de contenu : c’est pas juste une papatte dans l’ombre qu’on ne verra qu’a moitié ou en flou comme dans certaines grosses merdes hollywoodiennes car ils assument pas leur design de monstre tout pourri. Là on va vous la montrer, no souçaille, c’est la chose, hein, elle peut prendre toutes les formes, on vous faire un bestiaire des trucs les plus dégueulasse qu’on pourrait imaginer : on va avoir du corps de chien déformé qui se transforme en plantes carnivore de trippes , un homme à deux têtes avec le thorax qui s’ouvre sur des trippes (toujours) qui vivent et vous chopent les bras, une tête avec un corps d’araignée en chair et en os ; ouais, c’est bien gore à la Brain Dead, y’a tellement d’idées que je m’en rappelle pas de toutes. Si, deux scènes hyper jouissives : celle avec le corps qui s’ouvre et chope les bras du doc et puis la best, celle où Détective Kurt Gyver fait un test pour trouver la chose avec du sang chauffé au lance flamme. Agatha Christie peut aller se rhabiller pour l’hiver, Sherlock Holmes est pulvérisé par tant de style. Quelle Classe Kurt !

Bref si vous aimez ce genre de film, il faut le voir à tout prix, les effets spéciaux ont pas trop vieilli pour l‘époque, ça a même un petit côté vintage sympa bon ok sauf la soucoupe au début.

PS : Ah attention à pas vous gourrer et vous retrouver comme des cons à mater le remake de 2011.. La chose est protéiforme certes, mais peut se transformer en sombre merde qui ne mériterait même pas de passer sur RTL 9 en deuxième partie de soirée (mieux vaut conserver cette plage un gentil nanar érotique qui respecte ses nénés ... euh ses ainés)

Stephen-Kink
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes mes films du moment et Top 10 Films

Créée

le 27 févr. 2024

Critique lue 22 fois

Stephen-Kink

Écrit par

Critique lue 22 fois

D'autres avis sur The Thing

The Thing
real_folk_blues
9

When Carpenter did love craft for special FX

Revoir un film vous ayant marqué dans votre (extrême) jeunesse et que vous aviez précédemment noté sur ces fameuses impressions gravées dans votre quasi subconscient peut s'avérer...foutrement...

le 12 sept. 2011

164 j'aime

21

The Thing
Kowalski
10

12 hommes enneigés

Bon, aujourd'hui, gros coup de folie, j'ai décidé de m'attaquer à du lourd, du très très lourd! Inconscient va! Je me lance dans la critique d'une des oeuvres figurant au top de mon panthéon...

le 31 mars 2013

147 j'aime

64

The Thing
DjeeVanCleef
10

Antarctique 1982

Où Plissken a encore ses deux yeux et porte une barbe d'Ayatollah. Deuxième adaptation d'un film d'Howard Hawks par John Carpenter après son «Assault on Precinct 13» qui pompait dans l’allégresse le...

le 7 nov. 2013

131 j'aime

31

Du même critique

Ping Pong
Stephen-Kink
10

plus balèze qu'un Genki Dama no Jutsu en Bankaï

Vous vous dites sûrement : c'est quoi cette merde?Encore un shōnen à la con sur le sport et pas n'importe lequel, le pire sport après le curling, le ping pong?! 'Savent vraiment plus quoi faire au...

le 27 févr. 2024

2 j'aime

Abrégé de littérature-molotov
Stephen-Kink
8

Meta critique au feu et sors !

Ce livre, c'est un voyage. Mačko DRÀGÀN nous propose de partir en quête d'une littérature ou plutôt d'un fameux cocktail qui a déjà brûlé toute une pile de mondes de papier. On est le capitaine Kirk...

le 28 févr. 2024

1 j'aime

In Water
Stephen-Kink
9

le "Monet" shot

J'ai une bonne myopie. Disons -6, et ce film est carrément à -8 au moins, par moment. Je pourrais le regarder sans lunettes et de cette manière encore mieux déconstruire les formes et penser le monde...

le 23 juil. 2025