Thirst, ceci est mon sang par Vazkeizh

Le vampire moderne ne craint plus le crucifix. Pour cause, il a troqué sa cape pour une soutane.

Thirst transpose Thérèse Raquin dans une Corée contemporaine, où le couple d'amants maudits est assoiffé de sang. Tous ces éléments sont d'égales importances, car Thirst n'est pas un film de vampires avant tout, c'est tantôt une comédie burlesque, tantôt un drame amoureux tragique, tantôt un récit malsain, alternant scènes sanguinolentes, tensions orageuses, passages contemplatifs, passages convulsifs, surprises quand l'histoire se détache du roman de Zola, au moment où l'on était persuadé de savoir ce qui allait se passer.

Mais Park Chan Wook ne se contente pas de tout ça. Monsieur tient vraiment à montrer que toute cette gloire qui l'auréole n'est pas usurpée. Tout est esthétisme, décors nocturnes envoutants, murs blanchis qui se laisseront mieux tacher de sang, glauque jaillissant de partout. Les amants sont beaux, s'accouplent de la façon la plus érotique et violente qui soit, puis sautillent comme des puces dans une grande ville qu'on croirait en carton. Chaque personnage trouve sa place, chaque élément de l'intrigue s'emboite dans le précédent malgré sa difformité, le rendu final semble aussi tortueux que l'esprit des héros. C'est ce qui rend Thirst si attachant.

Essai transformé. Park Chan-Wook est insolent de talent.