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Toast est un peu tarte. Sa recette est bien connue. Son glaçage trop sucré. Mais sous l’enrobage hautement calorique bat néanmoins un cœur tendre et douloureux puisqu’axé sur l’initiation d’un jeune garçon au deuil et à l’homosexualité. Et là réside son intérêt principal. Car le film anticipe quelque peu les moments magnifiques tout autant que troublants de Dolor y Gloria, notamment cette découverte du corps nu masculin qui provoque fascination et évanouissement mêlés : Josh se change dans le garage, l’enfant regarde avec discrétion et découvre en sa compagnie un art de vivre et de cultiver son jardin en harmonie avec la nature et ses saveurs. Ce que ne cesse d’opposer le long métrage, c’est l’artificiel au véritable, la conserve jetée dans de l’eau bouillante à la gastronomie, l’amour qui se fane sous les feux du puritanisme à l’amour-passion, cet amour boulimique qui conduit le jeune garçon à faire des bruits proches de l’orgasme à chaque page du livre de cuisine tournée, à se couvrir de la robe de sa mère afin de la sentir là tout près malgré son absence, à s’adonner à la cuisine comme à une vocation.


De belles scènes ponctuent le long métrage, essentiellement des scènes où l’enfant, seul, laisse libre cours à ses désirs et leur exploration. Et S.J. Clarkson parvient un temps à faire que ses personnages échappent au manichéisme : la méchanceté des adultes et des enfants est rattrapée in extremis par un désespoir à fleur de peau que divulgue mal un autoritarisme inerte, par une solitude et un besoin de la combler. Toast est un film sur le départ, celui de la mère, celui du fils, et la douleur de ce départ néanmoins consubstantiel à la renaissance. Dommage que la dernière partie ne prenne pas le temps de développer ce que l’ellipse a permis d’accélérer ; et la clausule laisse en bouche un goût d’amertume, cédant à terme à la facilité du manichéisme sous une forme punitive et vengeresse trop brutale, mal amenée.

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le 19 sept. 2020

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