Quelques jolis plans. Je retiendrais du bout des yeux, ça et uniquement ça. Et encore, par politesse. Parce que sinon le film est difficile à regarder jusqu'au bout, exaspérant. Pas facile de dire pourquoi, de décrire ces sensations d'étouffement. Je vais essayer.

Je crois que le fait d'avoir vu il n'a pas très longtemps La rue de la honte de Mizoguchi qui abordait exactement le même problème, à savoir la condition féminine dans les bordels publics de Tokyo, est pour une large part responsable de mon déplaisir à suivre celui-là. Là où Mizoguchi distillait simplicité et naturel, Gosha vomit pompe et hystérie. La boursouflure du film fatigue très vite. Ca hurle, ça gesticule et parle fort, ça joue les divas les ténors (si j'ai envie de citer Aznavour, je cite et pis c'est tout). Je ne crois pas que ce soit un problème d'acteurs. La plupart jouent bien. C'est juste que la mise en scène en rajoute sans arrêt dans le pathos, dans les grands mouvements de bras, les crises de larmes, les hurlements, les actes désespérés, amples, démesurés, vociforants. La mise en scène suit le même cours, celui de la surenchère d'effets, de couleurs, de tempête, avec des ralentis contrastes pour bien montrer la dureté des vies que ces femmes mènent, merci bien j'en ai soupé. Jusqu'à la nausée.
Que de bruit. Quel manque de finesse! C'est pénible.

Alors ici ou là quelques jolis plans. Et puis c'est tout.
Alligator
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le 16 févr. 2013

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