10 petits trucs qui me donnent envie de boire de l'eau de Javel.

Vous pouvez lire cette "critique", qui n'est pas une critique dans l'absolu c'est pourquoi je mets des guillemets, sans avoir vu le film. Est-ce que j'ai pour habitude de raconter le film dans mes analyses ? Non. Et pourquoi me direz-vous ? Parce que je n'analyse jamais les films, déjà j'ai pas le temps et ensuite je ne sais pas faire. J'analyse l'humain moi, je suis comme Xavier Dolan. Le seul philanthrope de la Terre qui s'aime plus que les autres, c'est magnifique. Ca va on peut blaguer moi aussi j'ai aimé Mommy on va arrêter de tout prendre au premier degré.



  • 1 •


Du coup l'affiche, non. Déjà non parce que tu es dessus Xavier et ça j'en peux plus, honnêtement voir ta gueule partout j'en veux plus on dirait Alexandre Astier sauf que lui il ne se montre pas tout le temps comme ça. Bon si ok peut-être mais tout le temps ? Je crois pas non. Enfin un peu moins alors voilà. Sans déconner l'affiche est d'une horreur rarement atteinte dans le milieu de tout ce qui est 7ème art, tu passes à Tchip coiffure tu es sur du dix euros et puis c'est marre.



  • 2 •


"Les moulins de mon cœur." Oh putain tu n'as pas fait ça mon con. Dis-moi que tu n'as pas débuté ton film avec les moulins de mon cœur, parce que t'es un putain de loveur et que ton film se passe à la ferme. Ne me le dis pas parce que je vais te mettre 4/10 là. T'aurais pu mettre du David Guetta ou du Céline, une fois. Je sais c'est l'accent belge ça. Sincèrement on te pardonne tes élans pop dans les amours imaginaires genre mais là, non. En plus j'aime la chanson mais non.



  • 3 •


J'ai compris la moitié du film bordel. Notamment quand le frère parlait. On ne bite pas un mot faut quand même le savoir et le dire, parce que ça va bien quoi. J'ai eu 8 en allemand au bac, je crois que je comprends encore mieux l'allemand que le québécois. J'ai compris l'essentiel mais franchement arrêtez quoi. Et arrêtez d'utiliser des mots anglais, je parle pas anglais moi merde. Beigbeder disait dans Le Cercle qu'il aurait préféré que Mommy ne soit pas sous-titré. J'aurais aimé voir Tom à la ferme sous-titré sincèrement. Ou même en version chinoise ça aurait donné un peu plus de style. Je déconne ton film en a déjà bien assez de style, je vais pas te donner des idées que tu serais capable de reprendre, le con.



  • 4 •


Oh vieux cette coupe de cheveux mince. Mais pourquoi ? Parce que ta chevelure d'or ressemble aux champs de blé lors du coucher du soleil ? C'est dégueulasse, franchement j'étais gêné. J'étais gêné comme quand je vois la coupe de François Viot dans Touche pas à mon poste. Bientôt tu vas t'appeler Vico parce que tu bosses dans les champs de patates quoi. Faut arrêter les conneries.



  • 5 •


L'émotion oui mon pote. Mais carrément, t'as une sensibilité hors norme (tout le monde le sait sauf les Oscars donc détends-toi gros) mais arrête, arrête bordel de tout le temps tout dramatiser. Les scènes où tu fuis toute cette merde, où tu parles au nom de sa copine ou lorsque tu t’adresses à sa mère, ça j'aime. Mais ça dégouline de partout autrement.



  • 6 •


Tu mélanges tout. Tu mélanges trop de choses. Tes personnages sont trop "fouillis". Alors ouais t'es jeune mais calme-toi un peu bordel. Je préférais le schéma des Amours imaginaires, là c'était plus simple ou J'ai tué ma mère, c'était destructeur et bien rendu. Là c'est trop de sentiments contradictoires. En voulant trop épaissir tes personnages tu les décrédibilises.



  • 7 •


Toi dans le rôle principal. J'avance une théorie étonnante mais pourquoi tu crois que Mommy a eu un tel succès ? Tu prends trois acteurs monstrueux et tu les fais évoluer dans un scénario qui, si il n'est pas vide, est au moins aussi peu étoffé que celui-ci. Mais tout tient sur eux. Tout tient sur l'émotion, sur l'humain, sur l'affect, c'est exactement ce que tu essaies de faire ici. Je pense que dans les films où tu es, tu surjoues ton personnage et tu t'embourbes dans une volonté d'introspection trop redondante et trop limitée pour le moment en tout cas. Ca fait du bien de voir que tu peux donner le lead à d'autres gens.



  • 8 •


La relation étrange avec le frère. J'ai rien contre l'homosexualité, pour preuve je regarde tous les samedis On n'est pas couché avec Ruquier donc vraiment y'a aucun souci mais... Serait-ce possible, juste une fois, comme ça, on sait jamais, sur un malentendu, d'arrêter de parler, de sous-entendre ou de tendre vers ces questions existentielles ? Ca me dérange pas foncièrement évidemment mais on dirait Gregg Araki le mec. Faut se détendre.



  • 9 •


Ma gueule il existe d'autres moyens que de mettre volume 99 sur les musiques que tu incrustes dans ton film pour faire passer des émotions. Non mais je te le dis hein, c'est cadeau, t'en fais ce que tu veux.



  • 10 •


L'amour et la violence... On a compris pitié... Tu ne veux pas faire la suite de Transformers pour changer ? Parce que là je crois que t'es pas bien, de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas et j'ai bien pigé mais pitié j'ai pigé arrête maintenant.


Mis à part ça, évidemment ce n'est pas un film nul d'un réalisateur nul. Il faut savoir être exigeant avec les gens qu'on aime, attendre le meilleur d'eux. Je suis content qu'il ait trouvé la considération qu'il méritait avec le fameux Mommy. Ce Mommy est pour moi la concrétisation de ce qu'il avait dans la tête. C'est enfin un film à la hauteur de ses ambitions et qui allie humain et technique. Dans Tom à la ferme, Dolan se repose sur trop de style, trop de fioritures qui nuisent à l'essence même de son propos et l'obligent alors à se reposer sur un scénario au moins aussi ambitieux. Sauf qu'il ne l'est pas. Malheureusement, et malgré l'atmosphère mystérieuse qu'il insuffle à ses personnages, il ne parvient jamais à trouver le juste milieu entre un jeu puissant, une intrigue forte et une qualité cinématographique sophistiquée. Il zappe des moments importants comme la fin et les contre-pieds scénaristiques en tout genre pour se concentrer sur le cœur de ses relations torturées qu'il maîtrise certes avec maestria mais qui ne font pas un film, ou rarement. On sait où il veut en venir, on le pressent, mais on semble spectateur comme lui de sa demi-mesure. Il ne parvient pas à. Il y manque de la rigueur et de la vie.


J'aime bien qu'il s'essaie au thriller mais je ne comprends pas toutes ces notes dithyrambiques sur son cinéma. Il est capable de tellement mieux, un môme ça a besoin de se prendre des tartes su'l cul pour qu'il suive le chemin qu'il doit suivre. Depuis que j'ai vu son Mommy je ne lui pardonne plus rien, que ce soient des travaux passés ou futurs. Un mec qui cache des choses et qui retrouve le sens de la vie dans le cul d'une vache, c'est pas assez pour moi.


A vouloir trop en faire, il se prend les pieds dans le tapis et n'offre que le reflet transformé de sa créativité. Styliser la simplicité et lui faire une parure d'or, c'est souvent casse-gueule, on tombe vite dans l'artificiel.

EvyNadler

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